L'homme n'est pas seul responsable

Publié le 12 juin 2010 par Copeau @Contrepoints

Une étude de l'EPFZ et de l'Université de Fribourg montre que le rapide recul actuel des glaciers n'est pas seulement la conséquence de l'activité humaine, mais aussi celle de variations climatiques naturelles.

[..]Avec des collègues de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), M. Huss a étudié les changements de volume annuels d'une trentaine de glaciers suisses, utilisant des mesures directes, des anciennes cartes, des photos aériennes et des données d'écoulement des eaux. C'est la première fois que de tels travaux sont menés sur une telle durée et sur une sélection représentative d'une chaîne de montagnes entière, précise le spécialiste.

Au total, les 30 glaciers étudiés ont perdu depuis 1910 quelque 13 kilomètres cubes de glace. Cela représente environ 30% de leur volume de l'époque, selon ces travaux publiés dans la revue « Geophysical Research Letters ». Tous sont plus petits qu'il y a 100 ans, mais la vitesse de leur perte de masse varie jusqu'à un facteur trois.

« Les variations dans le temps sont semblables pour tous les glaciers », explique Matthias Huss. Dans les années 1910 et vers la fin des années 1970, il y a eu de brèves périodes au cours desquelles la masse glaciaire a augmenté. A l'inverse, dans les années 1940 et depuis 1980, leur fonte est supérieure à la moyenne.

M. Huss et ses collègues ont comparé ces données avec l'oscillation atlantique multidécennale. Ce phénomène climatique naturel s'exprime par une variation de la température de surface dans le Nord de l'Océan Atlantique, avec un rythme de 60 ans environ.

[..]Selon M. Huss, les courbes de variations des glaciers et celles de l'oscillation atlantique concordent bien. C'est également valable pour les variations de longueur du Bas-glacier de Grindelwald (BE), comparées sur 250 ans avec des reconstitutions de l'indice d'oscillation atlantique. Cette dernière a donc influencé l'évolution des glaciers suisses, déduisent les scientifiques.

En ce moment, les conditions dans l'Atlantique accélèrent la fonte des glaciers. Les chercheurs estiment que depuis l'an 2000, environ la moitié de la perte de volume peut être attribuée à ce phénomène.

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