Allumer le chat de Barbara Constantine
Par Mango
Une fois n’est pas coutume. C’est un récit que j’ai lu dans les pires conditions, de salle d’attente en salle d’attente et à toute allure, et pourtant je l’ai bien aimé parce qu’il a sa petite musique bien particulière, que les très courts chapitres semblent valser entre eux avec bonheur, un tour à droite, un tour à gauche et que les personnages sont à la fois très ordinaires et étrangement particuliers.Allumer le chat donc mais pourquoi ce titre ? «Allumer quelqu’un» voulait dire l’aguicher mais maintenant ce serait plutôt le critiquer, l’attaquer violemment. Ici, c’est le bon et brave mais très bourru grand-père Raymond qui veut sans cesse tirer avec son fusil sur le chat Bastos parce qu’il semble le narguer, qu’il le trouve pédant et suffisant et c’est vrai qu’il est malin ce chat et qu’il ne se laisse jamais avoir ! Allumés d’ailleurs, ils le sont tous dans cette famille. Il y a Mine, la gentille grand-mère qui élève Rémi, cinq ans, le fils de sa fille Josette qui, elle, tombe amoureuse d’Edith, la maîtresse de son mari défunt. Elles partent toutes les deux au Montana retrouver le père d’Edith dont elle vient de découvrir l’identité à l’enterrement de sa mère mais oh surprise … celle-ci, loin d’être morte n’a fait que simuler sa disparition pour aller rejoindre son premier amour américain à la mort de Robert, son second mari, celui qui a élevé sa fille. Ouf! L’histoire semble compliquée ainsi mise à plat. En réalité tous ces évènements insolites s’enchaînent dans la logique la plus absolue, une fois que l’on connaît les caractères de chacun. Et le roman regorge de ces personnages communs à la vie qui dérape par moments. Pas le temps de s’ennuyer! On est mené de main de maître à travers ces soixante-dix petits chapitres, loufoques, déjantés, violents parfois mais jamais déprimants. Leur vie à tous, elle est ainsi, pas toujours facile, même souvent très compliquée car elle les allume tous tour à tour, la vie, mais voilà, c’est un jeu de loterie. Il ne faut rien dramatiser. S’il y a quelques victoires, il y a encore plus de défaites mais l’espoir finit toujours par revenir !Finalement, c’est encore le chat le meilleur gagnant avec ses sept vies! En préparant ce billet, j’ai appris que Barbara Constantine était la fille d’Eddie Constantine.
Je ne sais trop pourquoi mais ça m"a fait plaisir.
Merci à Sophie de Chaise longue et bouquins ainsi qu'à Pascale de Mot à Mot qui m'ont permis de lire ce récit grâce au livre- voyageur (de Pascale) Chez Kathel, dix autres blogs sont nommés pour avoir aussi présenté ce livre.
Allumer le chat de Barbara Constantine(Points, Calmann- Lévy, 2007, 258 p)