C'est connu, la mémoire est une faculté qui oublie. Et c'est encore plus vrai dans la NFL, cette ultime ligue du "what have you done for me lately?". Une mauvaise saison, voire un mauvais mois, et votre poste de partant, votre poste au sein de l’équipe point, voire même votre carrière peut prendre le bord....
On examine ici le cas de 10 joueurs qui ont été bons il y a 2 ans, mais dont la dernière saison, pour toutes sortes de raisons, fut difficile. Sauront-ils rebondir ou est-ce que la dernière saison n'était que le début de la fin pour eux? Sachant que les propriétaires de Fantasy Football sont encore plus impitoyables que les vrais proprios d'équipes, vous trouverez peut être parmi cette liste quelques projets sur lesquels parier dans les «late rounds» de votre prochain repêchage
STEVE SLATON, RB, Houston
Slaton a connu une saison recrue fantastique en 2008, amassant près de 1300 verges, meilleur parmi les recrues et au 6e rang de la NFL et inscrivant 9 TD. Partie prenante d’une des attaques les plus dangereuses de la ligue, Sky was the limit pour le diminutif RB des Texans. Durant l’entre-saison, il ajouté 15 livres à sa charpente, supposément pour être plus durable et plus efficace dans les situations de courts gains. Ce fut la catastrophe. Un «fumblelorama» qui lui a fait perdre sa confiance et celle de son entraîneur qui lui a préféré des gros noms (!!) comme Chris Brown, Arian Foster et Ryan Moats vers la mi-saison. Slaton a passé le dernier mois sur la liste des blessés et conclu cette saison qui se retrouvera comme définition de « Sophomore jinx » dans tous les dictionnaires de football avec moins de 500 verges de gains au sol et plus d’échappées (5) que de TD (3)
Au repêchage, les Texans ont confirmé leur perte de confiance en Slaton en sélectionnant Ben Tate, que notre ami Wallette décrit comme un boeuf, pour ajouter à leur backfield. Slaton a reperdu le poids gagné l’an passé, et il semble évident qu’il aura un rôle plus spécifique de speedy back et que les «tough carries» ne lui seront pas confiés. Néanmoins, le talent reste et parce qu’il est également bon pour capter des passes, nous croyons Slaton capable de rebondir cette année.
CLINTON PORTIS, RB, Washington
On pourrait argumenter que les problèmes de Clinton Portis ont débuté dès la saison 2008. Alors qu’il menait la NFL pour les verges au sol au 23 novembre, Portis, comme son équipe qui a perdu 4 de ses 5 derniers matchs pour se sortir des séries, s’est effondré dans le dernier droit. Ennuyé par des blessures, l'extravagant RB n’a obtenu que 281 verges au cours de ces 5 matchs. N’empêche que globalement, sa saison 2008 (1487 verges et 9 TD) fut suffisante pour lui valoir une invitation au Pro Bowl. 2009 n’allait pas être si favorable au porteur des Redskins. Constamment ennuyé par des blessures, Portis n’obtiendra que 494 verges et un TD en 8 matchs avant qu’une commotion cérébrale contre Atlanta ne mette un terme à sa saison.
On ne reviendra pas sur le grand et nécessaire ménage effectué par les Redskins et ont ne peut que spéculer sur l’impact qu’aura Donovan McNabb à Washington. Cependant, l’embauche des vétérans RB comme Larry Johnson et Willie Parker, et celle probable de Bryan Westbrook nous dit que les carries de Portis diminueront certainement cette saison. Malgré ses 29 printemps, Portis est le plus jeune de ce lot de RB, et Mike Shanahan l’a identifié comme RB # 1, pour l’instant.
Malgré tout, il reste encore plusieurs sceptiques dans la salle….
MATT FORTE, RB, Chicago
Lors de sa saison recrue en 2008, Forte a bénéficié du congédiement de Cedric Benson pour ravir le poste de # 1 chez les Bears. Et il a brillamment répondu aux attentes accumulant un total de 1 715 verges (1238 par la course et 477 par la passe) et marquant 12 TD. En un mot, il était l’attaque des Bears, autant en raison de son excellence que parce que Kyle Orton est incapable de lancer une passe de plus de 10 verges. Théoriquement, l’arrivée de Jay Cutler allait l’aider à gonfler encore plus ces statistiques en 2009, mais ce n’est pas exactement comme ça que les choses se sont déroulées. Son total de verges «from scrimmage» a fondu de près de 20 %, mais surtout les TD ont baissé drastiquement (de 12 à 4) et les fumbles ont augmenté. Jamais une bonne idée.
Mark Martz et Chester Taylor se sont amenés à Chicago cet hiver, les deux avec d’importants contrats. Plutôt inquiétant pour Forte, qui sait que, même si il reste le # 1 à Chicago, les Bears n’ont pas garanti 7 millions à l’ancien des Vikings pour l’asseoir au bout du banc. Son habilité à capter des passes devrait l’aider à marquer des points auprès de son nouveau coordonnateur offensif, qui, ce n’est pas un secret, préfère le jeu aérien. Même si Chester Taylor peut aussi remplir ce rôle, on s’attend à plus de verges et TD par la passe pour Forte cette saison. C’est toutefois loin d’être certain pour combler ce qu’il perdra au sol…
MATT CASSEL, QB, Kansas City
Après la saison parfaite ruinée par une défaite au Super Bowl en février 2008, tous les regards étaient tournés vers Foxboro le dimanche 7 septembre 2008 pour le premier match des Mighty Patriots…. qui ne s’est pas déroulé exactement comme prévu, la saison de Tom Brady prenant fin dès la deuxième série offensive de son équipe. Arrive Matt Cassel, backup de carrière, même pas foutu d’être partant à l’université pour mener l’attaque des finalistes du Super Bowl. Il s’en tirera honorablement complétant 63.4 % de ses passes pour 3693 verges, 21 TD et 11 interceptions. Sous sa gouverne, la Nouvelle-Angleterre compilera un dossier de 11-5, insuffisant pour atteindre les séries. Une fois certains du retour de Brady, les Pats échangent Cassel aux Chiefs qui lui font signer un ridicule contrat de 63 millions pour 6 ans.. Et c’est là que ça se gâte. Sans WR de renom et sans le TE Tony Gonzalez échangé aux Falcons, Cassel connaît une saison de misère lançant autant d’INT (16) que de TD et n’obtenant même pas 3 000 verges de gains, incluant 3 joyaux où il lancera pour moins 100 verges….
Malheureusement, il n’y a pas lieu de croire que l’avenir sera plus rose pour Cassel. Surtout que son meilleur WR ne s’est probablement pas fait d’amis dans le vestiaire durant la saison morte… A la décharge de Cassel, il a été blessé durant le camp d’entraînement et n’a jamais vraiment complètement récupéré en 2009, donc il s’améliorera peut être un peu à sa deuxième année à KC. N’empêche qu’il reste dans le «bottom tier» des QB de la NFL…
TROY POLAMALU, SS, Pittsburgh
Les chances des Steelers de répéter leur conquête du Super Bowl en 2009 se sont envolées dès leur premier match avec la blessure subie par leur as safety. Polamalu avait été un choix unanime pour le Pro Bowl à la fin de saison 2008-2009 avec ses 7 interceptions. L’un des joueurs défensifs les plus craints de la ligue, il avait scellé la participation des siens au Super Bowl XXIII en retournant une interception pour un TD.
En 2009, il a bien essayé de revenir au jeu en mi-saison après cette blessure au genou, mais ce fut peine perdue. Il a disputé son dernier match lors de la semaine 9 contre les Bengals.
Pour 2010, de retour en santé, il n’y a pas de raisons pour que Polamalu ne reprenne pas sa place parmi les meilleurs joueurs défensifs du football. L’âge (29 ans) et le type de blessure subie par le Samoan peuvent inquiéter mais, même si on lui prédit une brillante carrière dans la publicité lorsqu’il accrochera ses crampons, on croit que ce jour est encore loin et que Troy Polamalu et la défensive des Steelers au complet vont revenir plus forts en 2010.
ALBERT HAYNESWORTH, DT, Washington
Ah le gros Albert…. Après un début de carrière mouvementé, marqué surtout par l’incident du stomp d’Andre Gurode des Cowboys, Haynesworth a connu de bonnes saisons en 2007 et 2008 au Tennessee, étant sélectionné pour le Pro Bowl les 2 fois. En 2008, il a récolté 8.5 sacks et forcé 3 fumbles, sa présence n’étant pas étrangère au 6e rang contre la course et au 7e rang overall obtenu par la défense des Titans lors de sa dernière saison à Nashville. Agent libre, il signe à Washington pour 100 millions, une autre des signatures stupides dont les Redskins ont le secret. En 2009, il s’est plaint de ses coachs, s’est fait pointer du doigt par ses coéquipiers, mais il n’a réussi que 4 sacks.
Lorsqu’on connaît une telle saison, habituellement on prend son trou et on ferme sa gueule. Mais pas Albert qui, entre autres coups de gueule, a demandé aux Skins de l’échanger suite au changement de position qu’on veut lui imposer dans le nouveau schéma défensif des Redskins. L’échange n’arrivera pas bien sûr, ne serais-ce parce qu’aucune autre équipe ne veut hériter de ce joueur à problèmes. Ça sent le fiasco à Washington….
NICK FOLK, K, New York Jets
Ah les botteurs!!! Nos «punching bags» préférés jusqu’au moment où ils se présentent sur le terrain, le match au bout du pied. Une chose est certaine, c’est qu’ils n’ont pas de marge de manœuvre, leurs employeurs ayant la mèche extrêmement courte avec eux… Nick Folk est un bel exemple. Après une participation au Pro Bowl à sa saison recrue en 2007, il a poursuivi sur sa lancée ne manquant que 2 bottés en 2008 et réussissant tous ses PAT comme place kicker des Cowboys. Puis 2009 vira au cauchemar, le botteur étant congédié par les Cowboys tard en saison. Faut dire que chaque botté était devenu une aventure, Folk n’en réussissant que 64 %, incluant un misérable 5 en 12 entre 40 et 49 verges.
Cet hiver Folk a signé un contrat avec les Jets et devra remplacer Jay Feely parti en Arizona. Une perspective qui fait peur, même aux Jets qui cherchent toujours d’autres kickers pour créer de la compétition à ce poste. Faut dire que les attentes sont grandes à NY, et on accepterait mal qu’elles soient gâchées par un botteur...On ne sait pas trop. Venant de Dallas, Folk a l’habitude de la pression, mais New York ne nous apparaît pas l’endroit idéal pour retrouver sa confiance…
T.J.HOUSHMANDZADEH, WR, Seattle
Touraj Jeje Houshmandzadeh jr. (eesayez ça en mot compte triple au scrabble!) a pris le long chemin vers le succès dans la NFL, mais en 2008, au moment où son contrat expirait avec les Bengals, il était reconnu comme un des très bons Possession receiver de la ligue. De 2006 à 2008 il a toujours capté au moins 90 ballons et a gagné plus de 1000 verges 2 fois (2008 étant la seule exception dû à la présence de l’infect Ryan Ftizpatrick au poste de QB). Déçu de l’offre des Bengals et « voulant gagner pour faire changement », Housh quitte Cincinnati et accepte l’offre des Seahawks pour la saison 2009. On repassera pour les victoires, Seattle n’en ayant remporté que 5 en 2009 alors que les Bengals ont fait les séries. Et T.J., pas aidé par les blessures à répétition à Matt Hasselback et la O-Line poreuse des Seahawks n’a pas produit au niveau souhaité captant moins de 80 ballons, son plus faible total depuis 2005 et ne marquant que 3 touchés. Il s’est aussi plaint de son utilisation, confirmant la vilaine attitude qu’il avait commencé à développer en Ohio.
En 2010, l’optimisme est de mise à Seattle, la franchise semblait revigorée par la venue de Pete Carroll et par un excellent repêchage, incluant le tackle Russell Okung qui devrait aider à solidifier la O-Line. A sa deuxième saison dans l’Ouest, on présume que la chimie avec le QB Hasselback sera meilleure. Mais, Housh ne rajeunit pas (il aura 33 ans cet automne) et on n’est pas trop certain de lui comme premier receveur de l’équipe. A Cincinnati, il avait Chad Ocho Cinco pour lui créer de l’espace, un luxe qu’il n’a pas à Seattle. Nous prévoyons une amélioration du nombre de TD cette saison pour Ocho Quatro, mais pas sur le # d’attrapés et les verges accumulées.
ANTHONY GONZALEZ, WR Indianapolis
Dès sa saison recrue, ce produit d’Ohio State a fait écarquiller bien des yeux obtenant près de 600 verges en 13 matchs derrière Reggie Wayne et Marvin Harrison incluant un match de 134 verges et 2 TD contre Baltimore. Il a confirmé cette impression, en devenant une arme de plus dans le dangereux arsenal des Colts en 2008 captant 57 passes pour plus de 650 verges. La retraite forcée de Marvin Harrison devait lui ouvrir toutes grandes les portes, mais une blessure bizarre au genou droit lui fera finalement manquer toute la saison. Gonzalez est encore jeune, a du talent et à le work ethic nécessaire et pour relancer sa carrière en 2010. Sauf qu’on ne peut que douter. Sa blessure, qui devait originalement ne durer que 8 semaines l’a finalement empêché de jouer toute l’année et pourrait avoir refait surface.
Sans compter que pendant son absence, Pierre Garçon et Austin Collie ont gagné leurs gallons dans l’offensive des Colts. Il devra donc batailler ferme uniquement pour reprendre sa place chez les receveurs de Peyton Manning. En fait, il apparaît probable que la progression de la carrière de Gonzalez ne passe plus par Indianapolis.
ANTONIO BRYANT, WR Cincinnati
Le début de carrière d’Antonio Bryant se résume en une série de promesses non tenues. En 2002, sa saison recrue avec les Cowboys est prometteuse, 733 verges et 6 TD, mais il ne poursuivra pas sur cette lancée et sera échangé à Cleveland après une dispute avec Bill Parcells, alors l’entraîneur à Big D. Chez les Browns, il récoltera une saison de 1000 verges avant d’aller s’engueuler avec un nouveau coach à San Francisco et d’échouer un test antidopage. Ce n’est qu’en 2008, chez les Buccaneers que son talent explose avec une saison de 1 248 verges et 7 touchés dont un spectaculaire.
Sa production sera coupée de moitié en 2009, en partie pour cause de blessures en en partie parce que personne à Tampa Bay n’est capable de lancer un ballon de football.
Il obtiendra 28 millions de bonnes raisons de quitter Tampa Bay pour Cincinnati durant la saison morte. Et pour 2010, le «fit» semble bon. Pour la première fois depuis longtemps, Bryant aura un bon WR à ses côtés pour lui enlever de la pression et un QB de renom pour lui lancer la balle. Son caractère explosif peut toujours lui nuire, mais disons que le coaching staff des Bengals a de l’expérience en la matière!! Bref, on entrevoit un retour à des stats semblables à celles de 2008 pour Antonio Bryant cette saison…
Et voilà. Il sera intéressant de voir combien de ces pronostics se seront avérés exacts à la fin de la saison 2010…