Deux articles passionnants posent la question des gouvernances européennes.
1/ Nathalie Guibert évoque (Minée par une grave crise budgétaire, l'OTAN réfléchit à sa réforme, Monde d'hier soir) la question de la gouvernance de l'Otan : on sent que l'intégration otanienne, structurée, ne donne pas satisfaction avec énormément d'agences qui payent 70 % de sous-traitants... Cela renvoie aux propositions de la commission Albright, encore plus radicales. Surtout, l'Otan manque clairement de "contrôle de gestion" : elle vit encore selon une approche budgétaire totalement décalée et, en fait, obsolète. Surtout, le problème n'est pas dans la "structure militaire" (les états-majors) mais dans la structure civile (Bruxelles et agences). Je ne suis pas sûr qu'une fusion au profit des civils soit la meilleure solution, n'en déplaise au SG.
Mais cela montre surtout que "l'institutionnel" n'est pas forcément la panacée. Même si on aperçoit qu'à la suite des décisions de rigueur allemande ou anglaise (annoncée), la France ne sera plus forcément seule dans son discours de la réforme et sa volonté de mener une RGPP de l'alliance.....
2/ Philippe Ricard (Pilotage de l'économie européenne : le débat franco-allemand s'étend à l'UE, Monde de ce soir) rend compte de la volonté française d'instituer un secrétariat de l'euro. Cela fait penser à la volonté d'un état-major européen pour la PSCD, contrée par l'opposition anglaise. Pour l'euro, l'opposition est allemande (appuyée par GB et Pologne), face à un front français (Italie, Espagne, Grèce et Belgique). Mais autant dans le cas otanien, il y a "trop" de structure, autant il faut convenir ici qu'il n'y en a pas assez.
3/ Ces deux papiers illustrent les difficultés de gouvernance européenne? LE problème, pourtant, va au-delà : il s'agit d'abord de gouvernement. On lira l'excellent papier de JP Maulny, de l'IRIS, qui explique pourquoi il faut aller encore plus bas, constater la mort de la PESD puis de l'Otan, avant de renaître : la leçon vaut pour l'UE : elle doit sans doute mourir pour renaître.... Si c'est possible. (cet article est en ligne, lui... pour ceux du Monde, achetez le journal).
O. Kempf