Le Monde est fortement endetté, ce n’est un secret pour personne, et il cherche avec application un ou des repreneur(s) capable(s) de le recapitaliser massivement. On parle de 80 et 120 millions d’euros. Mais voilà, ces négociations (qui arrivent à leur terme) ont pris une tournure politique avec un intrus surprise : Nicolas Sarkozy.
Le président de la République est entré en scène sans y être invité. On connaît son amour immodéré pour les médias et le don qu’il a de s’ingérer dans la gestion de tout ce qu peut lui faire de l’ombre ou de l’aura. Il vient donc de communiquer de manière très officielle mais discrète ses préférences et ses exclusives au directeur du journal, Eric Fottorino, convoqué pour la cause à l’Elysée.
Silence radio sur les détails de ce qui s’est dit, M. Fottorino se refusant de violer le colloque singulier pour « ne pas alimenter la polémique ». Tiens tiens, il y aurait une polémique autour de cette nième ingérence du plus haut personnage de l’Etat ?
Parmi les candidats repreneurs les plus crédibles, on trouve Claude Perdriel, propriétaire du groupe Nouvel Observateur, l’espagnol Prisa, actionnaire minoritaire du Monde et propriétaire du quotidien El Pais, et un consortium d’hommes d’affaires composé de Pierre Bergé, Matthieu Pigasse (Lazard Europe) et Xavier Niel (fondateur de Free). Ces sont ces derniers qui ne trouveraient pas grâce aux yeux du président de la République.
La bataille avec la très puissante Société des rédacteurs du Monde, un actionnaire de poids, risque d’être rude.
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A lire aussi : “Le Monde” du silence ?
Le Chasse-clou (lien en colonne de doite)
En corollaire au sujet : “Vendetta” contre les médias ?
Un éclairage de Bernard Delattre, correspondant de La Libre Belgique à Paris
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