On peut toujours chercher à définir les intentions d’un artiste ou simplement se contenter d’admirer la photo et le modèle qui s’est laissé aller devant l’objectif. Les clichés de Milla Jovovich pour le magazine Purple Mag reflètent la volonté affichée du photographe de libérer le corps dans un intérieur resserré, où meubles et murs semblent étreindre l’actrice. A peine sortie des draps, celle qui fut la muse de Luc Besson offre aux spectateurs toute la pâleur distinguée de son visage. Mais une fois libérée du tissu, Milla prend la pose dans la géométrie de la pièce et accompagne de ses mouvements les angles et les pointes d’un lieu qui paraît tout disposé à l’amadouer plus encore.
Les clichés de Mario Sorrenti soulignent avec grâce toute l’étendue de la lumière émanant de la rue. Le corps raidi dans cette perspective angulaire, Milla Jovovitch se laisse adouber par le jour éclairant d’un monde auquel nous appartenons tous.
Le travail de composition du photographe est souvent très beau même si l’on regrettera tout de même le lissage parfois trop évident du visage. De même, les postions souvent figées du modèle enlève de ce caractère intimiste propre aux très grandes photos. Sans doute aurait-il été intéressant de concéder une part d’ombre plus importante aux courbes de l’actrice.
Photographie de Willy Ronis
Dans le travail sur les formes et les volumes, on préférera tout de même les compostions de Willy Ronis dans lesquelles le photographe alliait avec une remarquable élégance, nudité et géométrie des lieux.
-Photographies : Mario Sorrenti
-Sur Willy Ronis :