Les Bleus entrent dans le Mondial sud-Africain avec un match nul (0-0) face à l’Uruguay… qui a littéralement refusé de jouer.
Soyons un peu chauvin. Et pas inutilement critique. La France méritait une meilleure entrée dans ce Mondial, par une victoire face à l’Uruguay. Pas une victoire large, même pas forcément une victoire nette, mais une victoire tout de même, fut-ce sur la plus petite des marges.
Certes, elle a balbutié son début de match. Certes, elle a mal négocié les trop rares occasions qu’elle s’est créée… en particulier celle, énorme, de Sidney Govou à la 7ème minute. Certes elle a manqué de percussion, d’accélération, de vitesse dans la transmission de balle. Certes, elle a eu la main sur les dix dernières minutes de la rencontre sans concrétiser sa domination. Mais malgré tout, elle méritait de gagner, ne serait-ce que par défaut. Car on mérite toujours de gagner contre une équipe qui refuse le jeu. Exactement ce qu’a fait l’Uruguay pendant 90 minutes.
Du football « gagne-petit »
D’un bout à l’autre de la rencontre, la « Celeste » a cadenassé le match. Elle a volontairement brisé le rythme et le jeu. Huit hommes derrière, lançant de grands ballons au duo Forlan-Suarez devant, telle était l’option (et l’unique choix stratégique) du sélectionneur Oscar Tabarez. On attend, on bétonne, on espère arracher la décision sur un contre… quitte à en rajouter dans les cascades à quelques mètres de la surface de réparation adverse. Bref, on ne tente rien d’autre que le hold-up.
Où étaient Forlan et Suarez, les deux « génies » encensés par la presse avant le match, les « hommes à surveiller » ? Planqués, embusqués, piteusement finisseurs. Très loin en tout cas du niveau qu’on leur prêtait. Une frappe en première mi-temps bien captée par Hugo Lloris, une seconde sur une touche à la 73ème minutes… et c’est tout. Jamais une action bien construite. Certaines équipes de quatrième ou cinquième division pratiquent un jeu plus léché en Coupe de France. Sans être spécialement « étouffés » par les hommes de Domenech, les Uruguayens ont pratiqué un football « gagne-petit ». Un jeu à l’italienne, la classe en moins. Indigne d’une Coupe du Monde.
Les Bleus ne sont pas exempts de tout reproche. Mais, alors qu’on les présentait comme des « outsiders », ils ont porté le ballon, ils ont créé du jeu, ils ont osé jouer au football. Tout comme les Sud-Africains et les Mexicains quelques heures plus tôt. On est en droit de se demander ce qu’espère cette équipe uruguayenne dans la compétition. Arracher un ticket pour les huitièmes de finale sans doute. Et après ? On ne remporte pas un Mondial et on ne fait pas rêver des milliers de supporters en se terrant dans sa moitié de terrain.
L’analyse de L’Équipe : Les Bleus devront s’en contenter
Sur Libé : Pourquoi la France ne doit pas craindre ses adversaires. Hilarant !
Photo Flickr par Super MF