Humeurs et anecdote...
Suze, qui est au Burkina, n'a pas accès à de très bons cafés internet, et dans le cadre de son projet, a un meilleur accès à un téléphone cellulaire. Paradoxalement, les téléphones cellulaires ne sont pas très chers ailleurs dans le monde, alors qu'en Amérique du Nord, le moindre appareil et le moindre forfait coûte assez cher dès que l'on veut l'utiliser un tant soit peu. Ici, j'ai à peine les moyens de me payer un cell - trouvant les tarifs exorbitants - mais en Équateur et au Pérou, mes amis n'ont pas ces problèmes!
Téléphone over Internet, donc, si je veux rester en contact avec Suze et en apprendre un peu plus sur l'évolution de son projet au Burkina.
D'ici, pour appeler au Burkina - ou n'importe où au tiers-monde - la meilleure option est d'acheter des cartes prépayées d'interurbains internationaux. Il doit bien exister entre 40 et 90 compagnies dans ce commerce lucratif; chacune a ses particularités, ses tarifs, ses small prints et des pays de prédilection. Il faut donc faire attention et tenter d'acquérir la bonne carte. Tenter... Tenter car les informations semblent assez floues dans la plupart des cas. Certains détaillants ont des feuilles sommaires explicatives, mais c'est rarement exact. D'ailleurs, à l'endos de ces cartes, un long texte explique que les minutes et les tarifs varient sans préavis.
Après avoir réussi à communiquer relativement bien avec une carte Crazy à 2,50$ dont le seul défaut était de m'informer que j'avais 20 minutes mais d'expirer 10 minutes plus tard, mon revendeurs de cartes téléphoniques n'en avait plus, et il semble qu'avec sa popularité, les autres vendeurs de cartes du quartier non plus. Je me suis rabattu sur Yellow, des cartes à 2,50$ qui vous informent que vous avez 28 minutes, puis expire en moins de 10, en vous déconnectant sans avis à toutes les 3-4 minutes... et ça, c'est si vous avez une connexion où vous pouvez réellement converser.
Des nouvelles du Burkina Faso?
Voyons voir, grâce à cette retranscription de ma conversation de la soirée avec Suzie.
--
(Je compose le no. de Montréal de la carte)
- Press one for english, appuyez sur 2 pour français.
(j'appuie sur 2)
- Entrez le numéro de votre carte.
(J'entre les 10 chiffres au clavier)
- Votre solde est de 2,50$. Entrez le numéro de votre correspondant.
(J'entre les 14 chiffres du numéro burkinabé)
- Vous avez 28 minutes.
(Dring, dring)
- Allo?
- Allo!
- Allo?
- Tu m'entends?
- Allo? Est-ce que tu m'entends?
- (hurlant) Oui!! Pas toi?
- Allo?
------ conversation coupée. Durée: moins de 2 minutes.
Je reprends toutes les étapes du processus...
... (J'entre les 14 chiffres du numéro burkinabé)
- Vous avez 16 minutes.
(? What the.. ?)
- Allo?
... même chose qu'auparavant, mais en un peu plus court.
Je raccroche.
Je rappelle avec le processus de tous les numéros et appuyez ici et là...
Même scénario, mais Suze semble comprendre que je l'entends elle, même si elle ne perçoit que quelques "sons d'extraterrestre" quand je hurle quelques phrases.
Suzie me dit que je peux tenter de la rejoindre le lendemain soir.
Je tente une salutation finale...
- Il vous reste 30 secondes.
------- appel coupé. Durée après l'avertissement: 2 secondes.
Voilà donc en ce qui concerne les nouvelles du Burkina Faso pour le moment.
Je me suis donc rendu dans les dépanneurs du coin pour me procurer une autre sorte de carte pour demain soir...
TIA, j'imagine.
--