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L’iPad en entreprise et au quotidien

Publié le 01 juin 2010 par Yann Andre

L’avis de Yann

Lors de sa présentation, j’ai craché sur l’iPad (Manu encore plus que moi). Et ce soir, je commence la rédaction de ce billet à partir de Wordpress sur mon iPad en écoutant un morceau de Syd Matters dans mon lit. Vous l’aurez compris, j’ai donc succombé. Nous avons même acquis deux iPads 32Go wifi au sein de l’agence (l’option 3G en plus d’être onéreuse est facilement remplaçable avec un iPhone jailbreaké assurant cette fonction de partage internet).
Mais l’iPad en entreprise, ça ne sert à rien vous allez me dire. Que nenni ! Nous lui avons bien évidemment trouvé quelques tâches a réaliser :

  • faire notre suivi de gestion de tâches avec Todo et/ou Taska ainsique que Toodledo en enfilade,
  • nous permettre de prendre quelques notes, croquis et mockups. Pour cela, il y a des applications comme AbleNote, Mockups HD qui remplissent en partie cette fonction,
  • suivre nos trames de formation à partir de l’iPad. En effet Goodreader est idéal de ce point de vue et nous permet de conserver une véritable présence (mobile de surcroit) dans nos salles de formation. Pédagogique, mon cher Watson !
  • faire la démo de nos réalisations à nos clients en toute quiétude ( sans la sempiternelle remarque : « – je n’ai plus de batterie, auriez-vous une prise électrique ?»

ToDo pour iPad

Outre l’aspect pro de l’iPad que certains peuvent contester (M. Nitot par exemple), la dimension ludique est bel et bien au rendez-vous. Je ne parle pas des jeux mais plutôt de la consultation/consommation de contenus multimédia :
Oui, c’est possible de lire sur un iPad ! L’expérience, avouons-le est unique. J’ai enfin pu commencer a feuilleter mes douze numéros Layers de retard sur Zinio, lire le Monde, survoler Wired, découvrir de nouveaux horizons avec des applications telles que Le Monde de Victor (en général ce genre d’applications fait rapidement des émules dans mon camp familial).

Wired Magazine sur iPad

Sans aucun doute, l’iPad semble combler la faille entre l’ordinateur et le téléphone. Et cela est possible grâce à des qualités indéniables :

  • la réactivité, la vélocité,
  • la taille de l’écran,
  • l’autonomie,
  • la fonction de partage avec iTunes ou Padsync,
  • le confort du clavier,
  • l’immersion totale dans les applications.

Cependant, cet engin n’est pas tout de même exempt de défauts et en voici quelques uns dévoilés au fur et a mesure de notre utilisation:

  • le manque parfois cruel du stylet. Sur certaines applications comme Brushes, le stylet (à condition d’être suffisamment fin) serait un plus indéniable.
  • sur Safari, la non possibilité de parcourir sa bibliothèque de médias pour uploader quelques fichiers via un formulaire,
  • le catalogue encore pauvre en applications pensées pour l’iPad,
  • le multitâche,
  • le support de l’iPad même en « natif » (même si des solutions maison existent comme le cintre ou encore la technique du velcro),
  • l’interaction assez faible entre les applications. Seul l’excellentissime Dropbox permet de choisir l’application installée dans laquelle on souhaite lire ses fichiers PDF,
  • le prix exorbitant des livres sur iBooks.

N’en déplaise donc a certains, si vous êtes un geek consommateur, avec des trucs pleins la tête et que vous voulez centraliser votre univers alors l’iPad s’avère efficace voire indispensable. De toute façon, la concurrence n’a véritablement rien à proposer de son côté. Dommage, je me serai presque laissé tenter par le Courier de Microsoft.

Donc, oui j’ai un iPad, non je ne l’assume pas totalement et évite pour le moment d’en faire sa promotion:

- « Ne me dis pas que tu as un iPad ??? »
- « Non, c’est celui de Manu, tu sais comment il est…»

Et là, ce qui est diaboliquement agréable, c’est de voir mon interlocuteur à priori sceptique, saisir l’objet tout en avouant qu’il le trouvait moche, inutile, large, gros, gadget au possible. Et c’est alors qu’au fil de ses manipulations, je vois son regard s’illuminer pour enfin déclarer : « J’en veux un ». Sont quand même forts chez Apple.

L’iPad en entreprise et au quotidien L’avis de Manu

C’est vrai, j’ai dénigré l’iPad ! J’avoue tout ! Il faut dire que Microsoft avait réussi à me faire rêver avec son projet Courier qui constituait l’objet ultime que j’attendais, imaginez donc, un carnet de notes interactif mêlant navigation web, prise de notes directe, dessin, synchronisation et j’en passe mais un beau jour de ce printemps 2010, Steve Ballmer a mis fin à mon attente en annonçant l’abandon de la prometteuse tablette (ou comment susciter un réel intérêt des consommateurs sur le web pour finalement abandonner une manne financière).  J’ai alors pensé que ce devait être trop beau pour être réalisable techniquement.

Pourtant, 15 jours après l’achat de nos tablettes Apple, j’ai pu m’apercevoir que la chose n’était peut-être pas si impossible techniquement puisque des logiciels comme ableNote ou encore smartNote le permettent, on peut donc prendre des notes à main levée, les taper via le clavier virtuel mais aussi aller sur le web pour couper/coller des bouts de page web (images ou texte voire les deux). SmartNote se payant même le luxe de proposer cela dans des carnets de notes à l’infini là où AbleNote s’arrête à une simple feuille (bien que celui-ci soit plus intuitif dans son ergonomie). Alors ces applications ne sont pas pour autant parfaites, la synchronisation n’est pas véritablement optimisée, les formats d’export sont très limités mais cela montre tout le potentiel de la machine.

smartNote sur iPad

Néanmoins, le gros problème de l’iPad pour moi, c’est sa jeunesse. Steve Jobs a beau dire qu’il y a des centaines de milliers d’application sur iPhone qui passent sur l’iPad, ce n’est pas intéressant, soit on les visionne dans un tout petite cadre en respectant la résolution de l’iPhone, soit on agrandit par 2 la fenêtre et là, bonjour la pixellisation (sans parler de l’ergonomie du coup limitée au support originel).

Application iPhone sur iPad

Quant à la bibliothèque d’applications véritablement dédiées pour la tablette pommée, elle est finalement toute jeune, voire encore trop jeune, on nous assurait que de nombreuses app’ étaient déjà prêtes, ceci dit beaucoup d’entre elles s’appuient sur des applications iPhone dont on a juste changé la résolution (voir tous les jeux iPhone estampillés « HD » pour simplement proposer une résolution en 1024). Quant aux applications proposant du contenu de lecture, celles-ci ne prennent pas encore tout à fait en compte les possibilités de ce tout multimédia (le magazine Wired est un exemple même si ses 500 Mo par numéro à télécharger font un peu peur).

Concernant les bouquins, les nouveautés sont bien trop chères sur iBooks. La politique tarifaire me rappelle celles des maisons de disque qui pensaient vendre des MP3s, musique dématérialisée, au prix de CDs physiques sans que le consommateur ne bronche. On a vu le résultat. Espérons donc que cela change car lire sur son iPad via iBooks, Stanza ou encore Goodreader pour les PDF se révèle très satisfaisant dans l’ensemble (oui parce qu’il y a aussi beaucoup  de livres disponibles gratuitement). Quant à la navigation sur le web, c’est tout simplement excellent ! C’est fluide, ultra ultra réactif et on redécouvre véritablement certains sites web selon l’orientation de la tablette. Et puis la qualité de l’écran (bien que brillant et pouvant poser problème en cas de gros soleil) permet d’apprécier pleinement les vidéos que l’on y injecte en 720p d’autant plus que l’appareil dispose d’une autonomie bluffante.

Journal intime de Kurt Cobain sur iPad

Néanmoins et heureusement je dirais, c’est vraiment dans le domaine pro que la tablette m’a le plus emballé, la suite iWork est un véritable plaisir et permet de récupérer très rapidement des documents réalisés sur son ordinateur. La réactivité de l’OS mobile permettant de balancer en 15 secondes maxi et un minimum de manipulations un Keynote prêt à bluffer vos clients sans avoir à déballer tout son matériel. Appréciable.

Cerise sur le gâteau me concernant, la tablette se révèle excellente pour le dessin grâce à des applications telles que Brushes ou encore Sketchbook, c’est simple, depuis que j’ai installé ces applications, je me suis remis à dessiner de façon quotidienne. Seuls bémols, le manque du stylet se faire cruellement ressentir (heureusement, il est commandé, ce qui m’évitera de mettre à rude épreuve les articulations de mes doigts lors de mes séances de « coloriage ») et le multitouch, bien que très très très pratique pour zoomer, dézoomer impose le port du gant pour éviter un second contact de la main qui perturbe le logiciel.

Pour résumer, l’iPad est un objet prometteur mais doit encore à confirmer malgré de véritables qualités. Et puis j’arrêterai d’acheter des produits Apple quand la concurrence se penchera sérieusement sur les besoins et envies des consommateurs. RIP Courier, je t’ai aimé même si tu n’étais que vidéos montées et papiers. Allez, je vous laisse avec une petite capture vidéo d’un dessin réalisé au doigt sur Brushes.

Batman fait sur Brushes pour iPad

Pas d


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