Glee: 1.22 Journey (Season Finale)
Raté. Oui, pour moi c'est bien une fin ratée. Pas de bout en bout, je le concède. Mais dans l'ensemble, ça m'a laissé de marbre. Et ce n'est pas ce que j'attends des séries en général et encore moins de Glee, compte tenu des airs qu'elle se donne et des promesses qu'elle fait.
Comment souvent, ma seule satisfaction, ce sont les numéros musicaux. Pas grand chose à redire dessus, ils sont toujours bien introduits et plutôt bien mis en scène. Après visionnage, je prends plaisir à retourner les écouter sur YouTube. Maintenant, mon sentiment sur l'intrigue à laquelle s'intrègrent ces numéros est bien plus mittigé. En fait, ce qui est gênant dans la compétition des Regionals, c'est l'enjeu que cela représente pour le Glee Club de McKinley. C'est assez bidon. Il n'y a aucun moyen de nous faire croire à sa dissolution en cas d'échec. Sans Glee Club, la série n'a aucun sens. Problème de concept dont la prod' n'a visiblement toujours pas pris conscience. ça aurait pu passer avec un peu plus de subtilité dans l'écriture... mais non. Pour créer une "menace" pour le Glee Club, on ne se casse pas la tête, Sue se retrouve juge aux Regionals en un claquement de doigts. Le plus ridicule, c'est que c'est également elle qui va empêcher sa dissolution par Figgins. Aberrant. Je crois que c'est bien le pire dans tout ça: l'intrigue réussit même à faire du mal au personnage de Sue. Comme House, Sue est géniale pour son caractère piquant, son humour corrosif et ses répliques percutantes... mais à la différence du célèbre toubib qui ne commence à se ramollir qu'après 6 saisons, la coach n'attend même pas la fin d'une première saison pour se "bisounoursiser". Bon, à part ça, il y a quand même un peu de positif: la défaite de New Directions. Les faire gagner maintenant aurait été trop facile et pas très crédible, je suis au moins rassuré de savoir que la série a eu l'intelligence de ne pas le faire. Après, c'est aussi un retour en arrière, et ça peut-être assez gênant la saison prochaine.
On enchaîne avec un autre point positif... qui est aussi assez anecdotique. Qu'importe, dans ce final décevant, les rares éléments que j'ai apprécié méritent d'être mentionnés. L'accouchement de Quinn ne dure donc qu'une demi-douzaine de minutes mais reste bien écrit et mis en scène. La présence de Puck, Mercedes et sa mère à ses côtés est appréciable. J'ai bien aimé aussi le jeu et les répliques de Diana Agron, plutôt crédibles pour une ado qui accouche. La séquence est mise en synchronisation avec l'excellente prestation de Vocal Adrenaline aux Regionals sur Bohemian Rhapsody (meilleur titre de l'épisode pour moi, avec un Jonathan Groff à qui ce genre sied bien mieux). Ce qui contribue à rendre le passage encore meilleur. Enfin, l'adoption du bébé par Shelby, la mère de Rachel, c'est aussi une très bonne idée. Cohérente et bien trouvée, j'ai bien apprécié que les scénaristes y aient pensé. Voilà le meilleur de l'épisode pour moi... et ça doit sûrement constituer moins d'un quart du final, ce qui est bien ballot.
Les références au reste de la saison, surtout à la première partie de saison, dont le retour de Don't Stop Believin', quelques vieilles répliques répétées, la reformation du couple Rachel/Finn, ça aurait pu être très sympa... dans un autre contexte. Maintenant que la série est réputée, a connu le succès critique et continue d'être une réussite marketting et de susciter l'intérêt du public, c'est juste... très malvenu. Ce n'était peut-être pas le but j'imagine, mais j'ai trouvé ces auto-références extrêmement prétentitieuses. Et quand en plus c'est Will (le sommet de la prétention) qui les fait, c'est simplement imbuvable. Quant à la tentative de faire dans le larmoyant avec l'émotion du Glee Club au sujet de sa fin probable puis pour sa reformation, je n'y ai absolument pas adhéré personnellement. C'était surfait et exagéré. Je n'y ai vu aucune authenticité et c'est l'élément principal à avoir quand on s'essaye à ça.
En conclusion, non, non, non je ne veux pas prendre l'air ce n'est pas le meilleure épisode de Glee, loin de là. Ce n'est pas non plus le pire épisode, mais on est pas passé loin. Mais livrer cette bouillie tire-larmes prétentieuse et pas subtil pour un sou en guise de final, c'est vraiment pas digne d'une bonne série. Reste que dans l'ensemble, la saison 1 de Glee tient relativement bien la route. Je serais donc là pour la saison 2, pour descendre la série comme pour la glorifier, parce que c'est ça qu'il y a de bien avec Glee: au final de cette saison on peut bien le dire, elle sait très bien alterner le pire et le meilleur d'elle-même.
[4,5/10]