Simon Kuper et Stefan Szymanski assurent, dans leur livre Soccernomics, que la seule motivation qu'ont les pays développés pour appuyer les tournois de football serait « d'améliorer la sensation de bien-être » des citoyens en les regroupant derrière un objectif commun. La réalité est que, dans un cercle vicieux, les États profitent surtout de l'occasion ainsi offerte pour faire leur propagande et la renforcer.
La deuxième édition du Mundial de football se joua en Italie en 1934. Des publicité montraient un joueur faisant le salut fasciste. Des arbitres permissifs laissèrent l'Italie gagner. Après les Jeux olympiques de Berlin de 1936, inaugurés par Hitler, au Mundial de 1938, l'équipe italienne saluèrent encore une fois à la manière fasciste, gagnèrent et La Gazzetta dello Sport exalta « l'apothéose du sport fasciste dans cette victoire de la race ».
Tout cela n'arrive pas qu'au football, mais chaque fois que l'État se mêle de subventionner les sports. Ainsi, dans ses tentatives de censure, le gouvernement de Vancouver, siège des Jeux olympiques d'hiver 2010, se comporta de la même manière que le gouvernement chinois lors des Jeux de Pékin en 2008. Son budget initial fut multiplié par dix, jusqu'à 6 milliards de dollars. En mentant toujours, selon Chris Shaw, le principal opposant à ces jeux. Le pire cas fut celui des Olympiades d'Athènes de 2004 où furent dépensé 14,4 milliards de dollars dans la construction de 22 complexes sportifs, aujourd'hui abandonnés.
Le gouvernement sud-africain aura investi, selon les estimations, quelques 5 milliards de dollars, alors qu'un tiers de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Le demi-million de visiteurs qui sont attendus ne peuvent pourtant se comparer aux 600.000 touristes mensuels. Par contre, on estime que 3 milliards de téléspectateurs verront beaucoup de publicité.
Beaucoup tirent profit, les promoteurs, la télévision, la presse, les vendeurs de chemisettes, mais surtout la FIFA, qui obtient, de coupe en coupe, des bénéfices nets qui tournent autour des 800 millions de dollars et qui, de la même manière que le Comité olympique international, bien qu'étant une organisation privée, du fait de son négoce avec les États s'apparente surtout à une corporation seulement intéressée à recevoir des fonds étatiques.
Le problème réside dans l'absence de droits de propriété, conséquence des législations qui considère que les clubs sportifs sont des sociétés de personnes et non de propriétaires. Les membres peuvent jouir de l'usufruit, mais ne sont pas les maîtres. Il n'y a pas de politiques dans les hippodromes ou sur les terrains de golf. Car ce n'est pas un problème de sport de masse. Il n'y a pas de politique dans le baseball, parce que les droits de propriété y sont clairement établis et chaque équipe, chaque stade, à un propriétaire. En revanche, quand l'État intervient, règlemente, il utilise forcément cette large tribune pour endoctriner. Un Mundial n'est une bonne affaire que s'il se base sur le secteur privé. Le plus rentable (et avec les stades les plus remplis) fut celui organisé aux États-Unis en 1994, qui coûta seulement 50 millions de dollars à l'État. En Espagne, en 1988, le gouvernement dérèglementa l'activité du football et depuis la majorité des clubs devinrent la propriété d'investisseurs privés. Le Real de Madrid, d'un déficit de 50 millions de dollars devint le club le plus riche du monde, gagnant 466 millions de dollars durant la saison 2007-2008, suivi par le Manchester United, avec 414 millions et le FC Barcelone, avec 394 millions.