Aujourd’hui, à Caen, s’ouvre le procès en assises d’un homme de 77 ans, Roger, qui comme le fit en son temps Marie Humbert, a aidé son épouse malade à mourir et cela comme elle le souhaitait.
Jacqueline, 70 ans, subissait un cumul de pathologies douloureuses et invalidantes. Son état de souffrance était tel qu’elle avait déjà tenté de se suicider en se tailladant les veines. Sa souffrance avait fini par convaincre son époux, en octobre 2007, qu’il devait céder par amour aux demandes de sa femme.
Après avoir célébré leurs 50 ans de mariage avec leur fils, il laisse donc à sa femme et, à sa demande, un cordon de réveil électrique noué à la porte de la chambre pour lui permettre de mettre fin à ses jours. Il la laisse seule, selon ses volontés, après s’être rappelé l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre. Une demie heure plus tard, il revient et retrouve son épouse agonisante et il décide de serrer le nœud « pour respecter sa volonté et lui épargner la souffrance. » Il attendra 20 minutes à ses côtés puis, sûr de son décès, appelle les pompiers.
Cette affaire, qui n’est en fait que le procès de l’amour et de la souffrance, n’aurait jamais dû arriver aux Assises de Caen s’il y avait, en France, une loi qui permette, comme en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg, de permettre aux personnes d’obtenir leur ultime liberté. Aujourd’hui, ce n’est pas le procès d’un vieil homme qu’il faudrait faire, mais bien celui de la loi Leonetti sur la fin de vie qui montre encore ses terribles limites !