Supergrass was a band...

Publié le 11 juin 2010 par Stéphane Kahn

Tout à l’heure, Supergrass, après 17 ans d’activité, donnera son tout dernier concert. Presque majeurs, les trois (désormais quatre) d'Oxford décident donc, drôle d'idée, de devenir adultes, de poser leurs guitares, de baisser le son… Lassés, ils s'arrêtent avant de se forcer...  Compte tenu de l'estime qu'on porte à Gaz et sa bande, on ne saurait leur en tenir rigueur...

Cet enterrement se passera en France, à Paris, à la Cigale. Et comme j’habite juste à côté, j’ai un peu l’impression qu’ils ont choisi cette salle pour moi, pour me faire un dernier signe. C’est absurde, je sais, mais on se console comme on peut, hein… Vendredi 11 juin, dernière date du "Farewell Tour", après un concert en Écosse et deux autres en Angleterre cette semaine.

Hier soir, d'ailleurs, Supergrass a gâté les londoniens (voir la setlist ici). On n’en attend pas moins ici. Ça sera étrange sans doute. Un peu triste peut-être. Mais ça sera gai aussi. Comme chaque concert du groupe. Parce qu’on sait déjà qu’il y a une vie après Supergrass pour Gaz Coombes et Danny Goffey (The Hot Rats par exemple, duo de reprises jouissif, même si on espère  quelque chose de plus costaud, de moins anecdotique, par la suite).

Supergrass va me manquer. Parce que chaque fois, je me disais que ce groupe incarnait sur scène ce que le rock’n’roll pouvait produire de plus enthousiasmant (lire ici). Des mecs sincères, à fond dans leur truc, terriblement classes et pourtant pas poseurs pour un sou. Que va devenir Mickey Quinn, le bassiste au visage de poupon, comment la voix de Gaz pourra-t-elle se passer des harmonies vocales que tissait, derrière lui, celui-ci ? Se reformeront-ils un jour ? À vrai dire, je ne l'espère pas. Car, là, ça serait vraiment fini. Oui, Supergrass, c’était un peu, pour moi, le groupe le plus intègre, le plus honnête, le plus sain peut-être. Et assurément le moins calculateur. Ils vont me manquer.