Ou comment un post ciné se transforme en post Déco...
Hier soir je suis(enfiiiiinnnn) allée voir Sex And The City2.Il faut avouer que je suis un peu à la masse niveau ciné ces derniers temps et les échos plutôt négatifs que j'ai entendu au sujet du film n'ont pas aidé.
Je n'attendais pas énormément de ce film, mais juste une suite qui valait le coup que Michael Patrick King et ses équipes se décarcassent.C'est que j'attendais SATC comme une vieille amie dont on sait pertinemment qu'elle a changé, mais que l'on est tout de même content de revoir.Je ne vais pas passer par quatre chemins : La mayonnaise ne prend plus. Carrie et ses copines ne font plus rêver et le topic a été épuisé. L'escapade à Abou Dhabi était censée faire swinguer un peu un scénario complètement creux, sans aucune originalité ni nouveauté, il est juste poussif, ennuyeux et rempli de clichés qui font rire un quart de seconde.Le stylisme des actrices en grande partie responsable du succès de la série auprès des femmes est juste à vomir! Tout juste avons nous le temps d'attraper sur les actrices/porte-manteaux une ou deux pièces, mais rien n'est adapté. Des tenues de Carry traînant dans son appartement aux sandales à talon en plein désert, une fois sur deux on frôle le ridicule. Alors que Patricia Field avait jusqu'à présent réservé ce traitement un peu particulier à miss Bradshaw, son mauvais goût semble ne plus avoir de limite et même Miranda et Charlotte connues pour leur élégance classique dans un cas et raffiné dans l'autre se retrouvent affublées de tenues et d'accessoires juste immondes!Contrairement à de nombreuses personnes je n'ai jamais regardé SATC pour la mode mais j'ai remarqué très vite et salué le travail de Patricia Field qui a su faire preuve au fil des saisons d'une certaine unité.Là ça part vraiment dans tous les sens et c'est juste pas supportable visuellement.Je ne m'attarderai pas plus sur le style parce que la mode ça n'a jamais été mon dada et puis cela ne m'a pas empêché d'adorer retrouver les quatre comparses autour des questions existentielles qui ont toujours été les leurs et dont j'ai pu constaté avec plaisir que le film essayait d'y apporter des réponses . Ce sont ces moments là, ceux où Carry pourrait porter un sac poubelle en guise de robe et Samantha parler de la façon la plus vulgaire qui soit, qui ont rendu ces femmes attachantes .Ces moments sont trop peu nombreux dans le film et on leur a préféré un humour mi potache- mi tendancieux.Pour ne pas donner dans la critique dithyrambique pour un film que tout le monde aura oublié dans trois mois et dont on ne retiendra que la veste boyfriend de Carry, je dirais que ce second volet rompt définitivement avec la série et j'espère de tout mon coeur qu'il sera le dernier.Il est temps pour toutes les Bradshaw en culotte courte d'éteindre leur poste de télévision et reprendre une activité normale.
Comme la déco par exemple...
*Carrie déclare au début du film avoir trompé la mode avec les meubles.J'ai adoré cette réplique, et si il y a bien une chose qui m'a aidé à passer un bon moment, ce sont les décors et toutes ces petites (désormais grandes) choses pour lesquelles j'échangerai plusieurs paires de Manolo Blahnik.La déco dans SATC 2, ce sont des pièces chicissimes, remplies de meubles et d'objets tous plus fabuleux les uns que les autres et qui offrent d'infinies possibilités...C'est à Jeremy Conway que l'on doit ce travail d'orfèvre. Jeremy était déjà en charge de la décoration dans la série et sur le premier volet des aventures de Carrie Bradshaw. Ici il a associé ses talents à ceux de la décoratrice de plateaux Lydia Marks de l'agence Marks&Frantz pour créer l'appartement que Carrie partage désormais avec Big et pour lequel il a fallu exprimer deux personnalités très fortes.Cela donne une décoration que certains pourraient trouver un peu chargée mais empreinte de caractère : Du bois sombre, des accessoires féminins, des tapis à poils longs, et des tissus aux thèmes gais.
Le salon du couple Preston, dégage une énergie incroyable et donne tout de suite le ton, notamment grâce à ce Sofa d'un bleu vibrant d'inspiration vintage que l'on doit à Montauk Sofa et cette paire de chaises beige sur laquelle trône un coussin(que Carrie prend dans ses bras vers la fin) orné d'oiseaux et fleuri que l'on doit à Paul Smith pour Rug Compagny . Le choix de cet objet n'est pas anodin, c'est la Carrie touche qui nous replonge quelques années en arrière dans son appartement que j'aimais tant.
Dans la salle à manger, impossible de passer à coté de cet impressionnant lustre de Property, judicieusement accroché au dessus d'une table française en acajou de 1940 d'Alan Moss. J'aime l'architecture de cette pièce carrée avec son ouverture centrale sur la cuisine très courant dans les séries américaines des années 90 mais qui depuis a un peu disparu au profit de la cuisine ouverte donnant directement dans le salon.La céramique de Bruyère est à tomber et me rappelle Lisbonne !Impossible de ne pas être soufflé par ce lustre en verre soufflé que l'on doit à Lindsey Adelman!J'ai trouvé cependant la chambre à coucher du couple affreusement classique et ennuyante, à l'exception du fameux secrétaire parce que j'adore ces meubles au nom austère mais que l'on peut moduler à l'infini. Ici il est utilisé comme une console sur laquelle Big a installé la télé de la discorde.
J'ai presque sursauté de plaisir lorsque Carrie a ouvert la porte de son ancien appartement que j'aimais tant(oui je sais on a compris!)
A la fin de SATC1 lorsque Carrie organise une baby party pour Charlotte, on aperçoit rapidement son nouvel appartement qu'elle a complètement revisité avec cette peinture vibrante, les cadres accrochés de façon serrée au dessus du lit, les voilages blanc et transparents (Carrie regarde souvent par la fenêtre lorsqu'elle s'assoit sur son bureau pour écrire).
Cette pièce a été entièrement repensée des le premier volet pour que Carrie puisse y revenir, comme une réminiscence de son passé et de la jeune femme(qu'elle considère libre) qu'elle était alors. D'ailleurs à la fin du film c'est ici que Charlotte se réfugie pour se retrouver et lire des magazines.
Et puis le fameux dressing, celui qui faisait trembler tous les petits amis de Carrie lorsqu'elle y entrait.Même si les marques sont rapidement devenues indispensables à SATC (au point de devenir dans ce film envahissantes) j'ai toujours aimé le rapport que Carrie avait avec ses vêtements, les choisissant non pas pour leur griffe, mais vraiment pour leur cachet. Le dressing de Carrie c'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber, mais elle semble toujours autant lui faire confiance.D'ailleurs lorsque Big vient la chercher en bas de chez elle comme au bon vieux temps, c'est avec sa fameuse robe Newzpaper by Galliano (dont on aurait raisonnablement pu espérer qu'elle la cède à une vente de charité) qu'elle apparaît, signe qu'elle n'a pas vraiment changé
C'est d'ailleurs la robe que Carrie porte pour aller rencontrer Natasha l'ex femme de Big, dans la saison 3.(Je ne suis pas fan de mode, mais fan de SATC!) La choix de cette robe exprime parfaitement la personnalité de Carrie qui sous ses airs d'ingénue peut être une vraie prédatrice quand elle veut quelque chose et en l'occurrence Big.D'ailleurs il n'y a qu'à regarder la robe fendue jusqu'à l'aine(j'exagère à peine) que porte Carrie pour aller dîner avec Aidan : Blessée par sa critique dans le New Yorker "qu'elle a depuis 20 ans dans son sac", elle veut se rassurer à tout prix et se dire qu'elle plaît à quelqu'un.
En définitive il n'y a pas que du mauvais dans SATC 2, enfin chacun voit midi à sa porte. Et comme je suis plutôt déco en ce moment, disons que j'y ai trouvé mon compte.
Pour un review complet de la déco dans SATC 2 , allez consulter l'excellent article de Leah Konen sur le site ELLE DECOR.