Dans un futur proche à Tokyo, un jeu vidéo nommé MBZ cartonne car il procure des sensations réalistes. Neru tombe sur une salle de jeux par hasard et décide de devenir le champion ultime afin de sortir de sa routine de bouc émissaire dans le monde réel. Malheureusement, son premier adversaire est Yagami, celui qui le persécute le plus.
Manga du génial auteur de Gantz et Me~Teru no Kimochi, Zero One ressemble beaucoup plus au premier.
Maitrisant parfaitement une science-fiction un peu new age, on retrouve cette vie parallèle et « virtuelle », dans laquelle Hiroya Oku excelle. Le principe de Zero One est très intéressant par ses messages entre les lignes. A l’image de ses autres mangas, on y retrouve le même constat désabusé sur la vie quotidienne de la jeunesse d’aujourd’hui. La cause? Une fuite de la réalité que ca soit par les jeux vidéos ou par peur sociale. Les personnages sont solitaires, loin de leurs semblables et trouvent dans certaines techniques peu orthodoxes un moyen de renouer des liens. Néanmoins, à travers ces moyens factices, le mangaka ne cherche pas à trouver un espoir mais plutôt une fatalité. Si les hommes ont des (pseudo) relations, ce n’est pas de façon naturelle.
Même si l’idée de base est bonne, le manga n’a pas connu un fort succès auprès du public et le mangaka est contraint d’arrêter son œuvre. Les 3 petits tomes passent trop vite et se terminent de manière abrupte (je dirai même au pire moment). Que de frustration lors de la dernière page en sachant qu’on ne verrait pas le dénouement de cette guerre virtuelle. Mais bon, ce sont les aléas de la vie ^^
Le dessin est similaire à celui de Gantz, avec un réalisme certain, sauf concernant les femmes qui sont opulentes (beaucoup trop même). La sensualité, le charme sont des points récurrents mais souvent utilisés judicieusement. Le décor, bien que simple, reste réaliste et très agréable. Il n’y a que chez ce mangaka que j’apprécie cette simplicité. Quel magicien ce Oku!!
Par contre, les personnages manquent un peu de fond. Alors de Kei de Gantz montrait un caractère fort et complexe, Neru est fantomatique, transparent et effacé par les autres protagonistes qui l’entourent. Je n’ai plus les noms en tête mais ils souffrent du même problème que le héros et ils ont tendance à très vite les oublier. Aucun ne possède de forte personnalité. Etrange quand on lit ses autres mangas.
Malgré ce dernier point et sa non-fin, Zero One reste à lire car les 3 tomes sont emplis de bonnes idées. Pas besoin d’être fan absolu de Hiroya Oku pour l’apprécier mais ca aide un peu. Personnellement, je suis vraiment fan, ca se confirme.