C’est tellement évident que j’ai du mal à voir ce que je pourrais rajouter pour appuyer mes dires. Mais je vais tenter quand même.
Raison numéro 1 : parce que le Pakistan possède l’arme nucléaire. Oui, un détail que les tenants du retrait ont tendances à oublier. Le Pakistan, un pays structurellement instable et peuplé de millions d’islamistes analphabètes complètements stupides (pléonasme). Il est tout à fait concevable qu’à la faveur de troubles, des islamistes s’emparent un jour d’un ou plusieurs missiles nucléaires pakistanais. Et si ça arrive, tant qu’à faire, je préfère avoir l’Otan juste à coté pour pouvoir venir faire le ménage en vitesse. Et qu’un Afghanistan talibanisé, ça veut dire une base de repli pour les talibans pakistanais, et donc plus de chance de victoire pour les islamistes pakistanais.
Raison numéro 2 : parce que l’Occident ne peut se permettre une défaite face aux islamistes. Si nous perdons, ils en tireront une fierté et une motivation extraordinaire, et recruteront des jeunes pour venir se faire sauter chez nous. Qui plus est, avec l’Afghanistan transformé en Ben-Laden-land, ils disposeront de tout un pays pour s’entraîner sans crainte de voir la police locale débarquer.
Raison numéro 3 : parce que ça endurci notre armée et lui rappelle ce que c’est que la vrai guerre. Les soldats français, tout au long des années 90, ont fait du maintien de la paix et autres trucs de tapettes, et n’ont plus été engagés dans de vraies guerres depuis la première Guerre du Golfe. Là, ils redécouvrent les joies de leur métier. Je veux dire, vous êtes au courant que les officiers-instructeurs n’ont pas le droit de donner des pompes à faire à leurs hommes ? Que pendant leurs premières semaines d’instruction, les bidasses peuvent ne pas porter de rangers pour sauvegarder leurs pieds ? Alors les balancer dans la guerre réelle, ça ne peut que leur faire du bien. Je veux dire, on est déjà dans un pays de bisounours, si notre armée pouvait ne pas être de bisounours aussi, ça serait bien.
Raison numéro 4 : parce que contrairement à ce que répètent de façon pavlovienne des journalistes idiots, la victoire est possible. Les anglais ont perdus au 19ème siècle ? Personne n’est au courant que la situation a changé depuis ? Les soviétiques ? Outre le fait que les moudjahidin étaient entraînés par la CIA et armés à hauteur d’un milliard de dollars par an, les cocos sont loin de s’être pris la branlée que la propagande atlantiste a voulu faire passer. Quand l’armée Rouge a quittée l’Afghanistan, elle laissait derrière elle un pays en bon ordre, relativement bien tenu par un gouvernement prosoviétique, ledit gouvernement ayant tenu jusqu’en 1992, soit aussi longtemps que son armée était financée par l’URSS. En 1992, l’URSS n’existant plus, on se doute qu’elle avait du mal à continuer à financer un gouvernement étranger… Ce qui veut dire, si on se base sur l’exemple soviétique, qu’il est possible de quitter l’Afghanistan en laissant derrière nous un pays en bon ordre (et une ou deux bases des forces spéciales de l’Otan, voir raison numéro 1) et de maintenir le gouvernement aussi longtemps qu’on sera capable de le financer. Soit à priori un peu plus longtemps que pour les rouges.
Que ce soit bien clair, je me contrebalance de l’état des écoles en Afghanistan. Savoir que leurs femmes sont obligées de porter la burka m’est indifférent au plus haut point. Par contre, voir les foules arabo-musulmanes de la planète fanatisées par une défaite occidentale en Afghanistan, ça m’est beaucoup moins indifférent.
Les américains ont évités une défaite en Irak. Alors tentons de transformer l’essai, et ne refaisons pas la même connerie que ce qu’ont fait les américains au Viêt-Nam.