Qui peut, en toute sincérité, avouer n’avoir jamais écouté de dance durant la première moitié des 90’s ? Personne probablement, car impossible à cette époque d’échapper à la déferlante devenue à présent madeleine de Proust d’une génération.
La naissance de la Dance est très liée à celle de la musique électronique (voir musique électronique) qui, jusqu’aux années 80, demeurait expérimentale et underground. Pendant ce temps, en 1985 à Chicago, le dénommé Frankie Knucles découvrait une technique novatrice : mixer les disques ensembles, en plus de les enchaîner. Le Dj inventait au passage le sampling, technique particulièrement pop puisqu’elle assemble deux sons déjà existant en les configurant de manière à créer un son totalement neuf.
« And house music was born » prophétisait fingers inc en 1986 dans le classique can u feel it tandis que la musique électronique commençait à s’accoupler avec la musique populaire.
De cette union naîtra un hybride bien plus influent qu’on ne le croit : la dance. Le principe fut efficace : une boucle électronique très basique, d’une vitesse située en moyenne entre 120 et 150 battements par minute (BPM), associée à une chanson aux textes lancinants, mais tout aussi épurés. Ce genre assume pleinement son côté festif et ne revendique aucun désir de subversion comme put le faire la house à ses débuts. La danse, le sexe (et si possible de bonne taille comme le revendiquait 20 fingers avec son titre short dick man), la liberté, bref pas de limites dans la fête (no, no, no, no limits). La dance devient alors à la musique ce qu’Harribo est à la cuisine : c’est bon les premières secondes mais l’arôme s’évanouit rapidement.
L’esthétique des clips traduisait également bien ses origines électroniques, avec ses décors industriels, ses chorégraphies mécaniques et ses tenues synthétiques. Mais parfaitement ancrée dans la musique populaire, la dance adoucissait considérablement les envolées visuelles de ses puristes en incorporant de jolies filles, des mecs aux tablettes impeccables et de nombreuses références pop.
La dance ne survécut pas aux 90’s mais il suffit de regarder la musique jouée à Ibiza ou à Amsterdam pour comprendre la filiation évidente entre les deux. Et la même ambition : just dance.