LE COUPLE DESSI-ARMILIAT0 ENCORE UNE FOIS AU SOMMET UNE PRODUCTION QUI RESPECTE LE COMPOSITEUR ET LE PUBLIC
L’essentielle vertu d’une bonne production lyrique est peut-être moins de renouveler la vision d’une œuvre que de lui rendre sa fraîcheur et de replacer l’auditeur face à la charge subversive d’une création…
De tous les Puccini, Tosca est sans doute l’opéra le plus expressionniste. Cette « tranche de vie saignante » pour reprendre une définition quelque peu désobligeante du vérisme y est aussi un morceau de bravoure dans la noirceur, comme un balancement périlleux entre désir et cruauté pour une histoire d’une passion et passion de l’Histoire. En rouge sang et noir de deuil. Voyez un peu : avec une scène de torture - dans la chair et dans le cœur -, un suicide, un meurtre, une exécution par les armes, un deuxième suicide (sans doute le plus beau plongeon de l’histoire du lyrique), les situations fortes ne manquent pas, et plus que jamais, ici on comme ailleurs, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Encore une fois, la musique de Puccini sublime ce qu’elle décrit et donne une dimension théâtrale et psychologique supplémentaire au drame, ici raccourci, de Victorien Sardou.
Au Teatro Carlo Felice de Gênes on aime et on respecte le public, qui le rend bien. N’ayant pas tenté de bouleverser la mise en scène d’une œuvre bâtie en profondeur sur une certaine véracité politique et érotique, Renzo Giacchieri a largement contribué au triomphe indescriptible de la première donnée en hommage à Giuseppe Taddei.
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