La
commission des comptes de la sécurité sociale devrait annoncer pour 2010 un déficit prévisionnel « record » du régime général de la sécurité sociale.
Avec un trou, de près de 27 milliards, dont 10 pour la branche retraites et plus de 13 pour l'assurance maladie, la sécurité sociale s'inscrit dans un déficit abyssal chronique depuis
2002.
La crise a assurément eu un impact mais la politique gouvernementale tout autant, et il est injuste et provocateur de faire assumer par les salariés, premières victimes d'une crise provoquée par
des acteurs économiques irresponsables, la totalité de la charge du déficit. C'est ce qu'il a engagé pour l'assurance maladie : franchises médicales, déremboursements.
Or, au-delà de la crise, des mesures structurelles s'imposent. Le Parti socialiste a fait des propositions pour une réforme des retraites juste et efficace à la fois : contribution des revenus du
capital, mobilisation pour l'emploi des seniors, retraite choisie.
De la même manière, l'avenir de l'assurance maladie ne passe pas par la multiplication des déremboursements. Alors que le budget santé des Français a déjà augmenté de 50% depuis 2002 et que 40 %
d'entre eux renoncent à des soins ou les retardent pour les raisons financières. Le Parti socialiste préconise la fin des niches sociales injustes, une réorganisation des filières de soins,
l'encadrement des dépassements d'honoraires, la mise en place d'une part forfaitaire de la rémunération des médecins.
Le Parti socialiste appelle à la mobilisation pour la défense d'une sécurité sociale solidaire face à une politique de détricotage quotidien qui transfère une part croissante de la prise en
charge aux assureurs privés. La réforme des retraites constitue en cela une étape décisive.
Marisol Touraine Secrétaire nationale à la santé et à la sécurité sociale
Marisol Touraine