Source: Communiqué de presse UICN
A la suite de «la plus grande catastrophe écologique jamais survenue aux Etats-Unis » selon Greenpeace, l'UICN appelle à un moratoire mondial sur l'exploitation de pétrole et de gaz dans les zones écologiques sensibles.
Cela laisse présager des conséquences pour les écosystèmes et les populations locales bien plus inquiétantes. De plus, l’UICN estime que 130 000 emplois seront touchés par la marée, en particulier ceux du secteur de la pêche et du tourisme. Le coût économique immédiat dans l'Etat de la Louisiane s'élève à plus de 4 milliards de dollars. Les conséquences de la marée noire pour les autres Etats Caribéens, tels que le Mexique, Cuba ou encore les Bahamas se feront sentir dans les mois à venir.
“La technologie pour minimiser les risques et les impacts de la fuite de pétrole telle que celle de la plateforme Deepwater Horizon fait défaut aujourd'hui”, déclare la Directrice Générale de l'UICN, Julia Marton-Lefèvre. “Puisque notre compréhension des impacts de cette catastrophe est insuffisante, nous devons stopper l'exploitation de pétrole et de gaz- et, certes, dans les gisements situés en eaux profonde, mais également dans toutes les zones écologiquement sensibles, dont les zones polaires par exemple.”
Cette suspension de l'extraction pétrolière et gazière, soutenue par l'UICN, porte également sur les forages en eaux profondes, de plus en plus pratiqués, au vu de la demande croissante et de l'épuisement des ressources. Les risques environnementaux que ces forages impliquent pour la biodiversité mais aussi les risques d'accidents, justifient l'application du moratoire dans ces zones sensibles, selon l'UICN.
Dans son communiqué de presse, l'organisme souligne que c'est la facilité d'accès aux énergies fossiles et leur faible coût qui a donné de mauvaises habitudes de consommation énergétique. Notre dépendance a couté cher en pollution, en émissions et a donc largement contribué au changement climatique. C'est pourquoi le président de l'UICN, Ashok Khosla, a insisté sur le fait que nos économies devraient dès maintenant être basées sur des énergies propres, soutenues par la recherche et le développement afin de réduire l'intensité carbone. En effet, « toutes les solutions énergétiques, même celles qui reposent totalement sur des énergies renouvelables, ont des conséquences sur l'environnement » Il précise également que les nouvelles stratégies doivent être mises en place en prenant compte les impacts sur la biodiversité et les populations locales.
Selon l'UICN, nous ne pouvons pas continuer sur la même lancée. L'ampleur internationale du problème tend à instaurer une véritable collaboration entre les pays, les industries et la société civile. Les modèles économiques et les régulations gouvernementales doivent être repensés, mais ils doivent être accompagnés de véritables améliorations technologiques.