Renaissance
De Louis Pergaud
J’ai grandi, libre et sain, comme
un arbre en plein vent,
L’air vif de la Comté tanna ma rude écorce
Et, gonflant de santé les bourgeons de ma force,
Me fit un front farouche avec un cœur d’enfant.
Le malheur, paternel, a veillé sur mes ans,
Les destins déchaînés ont fait fléchir mon torse
Sans que la peur, ce vin dont le désir se corse,
Ait fait chanter plus clair les sources de mon sang.
J’ai jeté ma jeunesse au loin comme un manteau
Dont je laisse, pensif, du fond des capitales
Polluer la blancheur et froisser les lambeaux ;
Mais des désirs puissants ont rénové ma sève
Et les haines soufflant des montagnes natales
Ne pourront plus courber les tiges de mon rêve.
Vendredi dernier, j'ai publié un billet sur le roman de Bertrand Rothé "Lebrac, trois mois de prison", en imaginant un dialogue entre Louis PERGAUD, l'auteur de "La Guerre des Boutons" et Bertrand ROTHÉ.
Louis Pergaud ne fut pas seulement romancier ; il a consacré ses débuts d'écriture à la poésie.
Louis Pergaud (voir sa biographie intégrale) est né le 22 juillet 1882 a Belmont. Et c'est dans une tranchée de Verdun qu'il perdra la vie, le 7 avril 1915. Son corps ne fut jamais identifié.Il fut instituteur, mais l'essentiel de son bonheur était d'écrire... et de chasser.
En 1910, il obtiendra le prix Goncourt, pour son roman "De Goupil à Margot".
C'est avec Celsmoon et ses troubadours que je partage de plaisir de vous "poétiser", chaque dimanche !