En qualité de signataire du Pacte contre Hulot -disponible ici- nous avons reçu un mail nous signalant une campagne contre Yann Artus-Bertrand (YAB), un autre éco-tartuffe.
Pourquoi s'en prendre aux éco-tartuffes ? Tout simplement m'dame Chabot parce qu'ils sont dangereux.
Les éco-tartuffes vident l'écologie de sa substance politique et enfument le débat en laissant entendre que l'écologie et le néo-libéralisme sont compatibles.
Sur cette base là, YAB est capable de proférer les plus énormes absurdités :
« Notre plus grand défi consiste à concilier la croissance et les ressources limitées de la planète. »[1]
Il faut un sacré culot pour affirmer que la croissance illimitée est possible dans un monde aux ressources limitées !
Lui et ses compagnons collaborent s'entendent très bien avec les maitres de ce monde productiviste et néo-libéral...
Par contre, les éco-tartuffes réservent leurs critiques les plus acerbes aux écologistes qui ne sont pas tombés dans le développement durable et la croissance (économique) verte :
« Moi qui ai toujours voté, pour les Verts, cette fois-ci je ne voterai, pas pour eux. Par leur idéologie antilibérale, antinucléaire, ils ont tout, gâché. »[2]
Le discours des éco-tartuffes, enrobé de formules lénifiantes empreintes de bons sentiments, qui rappelle celui des centristes, ne remet pas en cause le système économique et productiviste :
« J’ai par exemple refusé de signer une pétition contre la formule 1. Pourquoi s’en prendre aux pilotes de formule 1 plus qu’à d’autres ? Je crois au contraire que pour surmonter la crise écologique, nous devons tous travailler les uns avec les autres. Sans amour et sans solidarité, nous ne parviendrons à rien ! »[3]
L'éco-tartuffe, homme d'affaires, compte sans doute vendre quelques compensations carbone à ces gros pollueurs ! Pour lui, pas question d'interdire une activité très polluante comme la Formule 1 : son seul argument est le plaisir de ces pauvres pilotes !
Cette écologie de marché tente de concilier l'inconciliable à l'instar de Sarkozy et du lobby nucléaire :
« On ne peut pas s’en passer du nucléaire et le problème des déchets n’est pas si grave.»[4].[5]
Le nucléaire, la Formule 1, et même le productivisme et le gaspillage deviennent écolo-compatibles. Miracle, il suffit de payer une taxe carbone ou une compensation carbone ! Il ne s'agit pas d'interdire les activités les plus polluantes...Faisons confiance à la concurrence !
Par contre, l'ami-e, attention n'oublie surtout pas de couper l'eau du robinet quand tu te brosses les dents. Attention, avec ce genre de petits gestes tu sauveras la planète !!!
Hé oui, le discours des éco-tartuffes se caractérise par son style très culpabilisant pour madame et monsieur tout le monde... et déculpabilisant pour les gros pollueurs !. Un discours complaisamment relayé par les médias dominants.
En promouvant le capitalisme vert, les éco-tartuffes défendent le système, et leurs privilèges. L'exploitation des hommes et les inégalités sociales ne les dérangent pas plus que ça, comme bon nombre de privilégiés.
Les compensations carbone s'inscrivent dans cette logique. Pour profiter du confort, des avancées technologiques, et tout plus simplement pour vivre décemment, il conviendra d'avoir les moyens financiers pour être autorisé à polluer.
YAB, à travers son association Good Planet, vend des compensations cotées en bourse, garantissant aux riches de perpétuer leur mode de vie tout en se donnant bonne conscience. Il n'y a pas de petits profits !
Les tenants système capitaliste productiviste ont saisi cette nouvelle opportunité que constitue cette écologie travestie pour relancer l'activité économique, le productivisme et s'enrichir... et gaspiller les ressources, polluer... Le fameux capitalisme vert.
Avec TINA, les peuples sont contraints de renoncer peu à peu à leurs maigres droits sociaux. [6]
Avec les éco-tartuffes et l'éco-libéralisme, le populo doit aussi "faire des efforts", probablement bientôt des sacrifices imposés, sauf s'il a les moyens d'acquitter une taxe ou une compensation lui donnant le droit de gaspiller et de polluer...
(copie d'écran)
Ces derniers jours, notre hélicologiste a lancé une nouvelle opération économico-écolo-médiatique : 10:10. [7]
10:10 participe à rendre compatible l'écologie et TINA en culpabilisant le commun des mortels comme Hulot en 2007. On mesure aujourd'hui l'efficacité du grenelle de l'environnement : égale à zéro !
Mais, YAB est dans la communication et le fric, privilégié parmi les privilégiés dans une bulle médiatique qui le protège d'un monde en voie de tiers-mondialisation, il se tape donc des effets réels dudit grenelle !
D'ailleurs, étrange coïncidence, YAB bénéficie du soutien du gouvernement. Zieutez cette belle photo de propagande publicitaire champêtre : le bonheur est dans le pré !
Pour toutes ces raisons, comme nous l'avons fait précédemment pour le Pacte contre Hulot, nous relayons la contre-opération zéro sur dix.
Notes
[1] publicité pour les maisons Phénix
[2] Le Figaro, 8-11-2006
[3] L’Express, 10-11-2008
[4] (Nice Matin, 29-5-2010)
[5] Toutes ces citations de YAB sont disponibles sur le site 0/10 : Florilège de la pensée YABiste
[6] Peuples.net : La fin de l’histoire politique en question
[7] Le monde : 10:10 une campagne pour chasse le co2 au quotidien