Les nouvelles surprises dans le monde télévisuel semblent plutôt montrer le bout de leur nez sur le câble, et on perd peu à peu espoir dans les grands groupes, tous conquis par la fade et pâle saveur du tout public. Tous? Non! Si Human Target n’est pas un summum de télévision, il est de bon ton d’en démontrer les qualités, peu évidentes pour une adaptation de comic book intelligent mais passer à la moulinette de l’audimat. Voici donc un exemple de série trop rapidement critiquée, et finalement correcte dans son ensemble. Reste à savoir si ça va durer.
Human Target, c’est l’histoire de Christopher Chance (Mark Valley, Fringe), sort de super garde du corps (même s’il n’aime pas le terme) qui va se placer au plus près d’une victime potentielle (de terrorisme, tueur en série, consortium démoniaque.. peu importe) pour mieux trouver l’assassin. Finalement, c’est un joueur, et un amoureux d’adrénaline qui décide de se placer avec sa victime dans la lumière pour mieux faire sortir le danger. Il faut aimer le risque, et ça tombe bien car Christopher Chance adore ça. Dans sa tâche (puisqu’il a créé pour cela une vraie entreprise, il pense à l’avenir), il est secondé par deux amis, un ex-policier un brin mauvais poil (Chi McBride), et un touche à tout malin comme lui ex-mercenaire (Jackie Earle Haley, Watchmen ou Freddy). La saison se découpant en 12 épisodes nous permet d’entrevoir les différentes missions du héros, avec à chaque fois son méchant du jour et une belle de passage (dans le désordre, Autumn Reeser, Tricia Helfer, Courtney Ford, Amy Acker, Grace Park…). Blindée à l’humour et aux combats de toutes sortes, Human Target se laisse voir sans sourciller, sans trop réfléchir non plus, assez efficace dans son traitement et sa réalisation. Une vraie séri action hero qui arrive sur le terrain de Burn Notice sans avoir forcément la même classe.
Et c’est là la classe de la série, qui sait faire dans sa gamme quelque chose de simple et de direct. Pas de tentative de passer au-delà dans des débauches d’effets visuels ou d’histoires sans queue ni tête. Après un pilote plutôt poussif (sorte de film d’action dans un train, ça rappelle des souvenirs…), Christophe Chance offre plus de rythme et de vannes dans les épisodes suivants, laissant même dévoiler une partie de son passé. Créant une toile logique entre son activité et ses différends souvenirs, les auteurs lui donnent là aussi des raisons assez basiques d’être qui il est. Et c’est sur un cliffangher des plus fatals que Chance nous laisse en fin de première saison, puisque la série est renouvellée, et nous voilà à attendre désormais la suite de ce qui marque un retour à un show loin des préoccupations du moment et plus dans l’esprit de celles de notre jeunesse. On appréciera le second degré évident avec lequel ses créateurs développent les histoires.
Dans tout ça, il sera difficile de trouver trace du matériel d’origine, un comic book moins mainstream où le héros prenait la place de son client, victime, pour mieux en trouver l’assassin. Mais finalement il faut bien concéder au public une histoire plus commune et moins risquée. Nous avons ici un produit calibré sur mesure, mais certainement pas le pire de tous.