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Je bois à la corolle du printemps
Nectar des souvenirs perdus
.
Voici que le temps scie les barreaux qui l’emprisonnent
Ouvre ses ailes dans une clarté d’aurore
Te laisse
Bouche bée
En des trottoirs d’incertitude
.
Lors tu vaques tant que faire se peut
En de sourdes occupations
Ouvre ton escarcelle vide
Dans l’espérance d’une pluie de bienfaits
.
Tu t’allonges et attends en silence
Qu’une aile se pose et soulage tes maux
Tu ouvres des yeux incrédules
Au frais parfum qui jaillit du dedans
.
C’est morte parole que celle qui se crie
En prétentions de vains savoirs
Tout ne vient qu’en lent détachement
Le bâtiment monte à l’assaut des marées
Fier de hisser grand mât et de misaine
En voiles blanches
Entre deux ailes d’infortune
.
A chaque port tu reprends ton destin en main
Tu sais l’inutile retour
Sur les sentiers d’une mémoire qui défaille
.
Ici et là ta main sème le trouble
Aux champs bien taillés des certitudes
.
C’est si fragile d’être
Dans la grâce de l’instant
.
Manosque, 29 avril 2010
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