Je te baptise
Du goût de la pierre de Carnac.
Du goût de la bruyère et de la coquille d’escargot.
Du goût de l’humus un peu mouillé.
Je te baptise
Du goût de la bougie qui brûle,
Du goût du lait cru,
Du goût différent de plusieurs jeunes filles,
Du goût de la pomme verte et de la pomme très mûre.
Je te baptise
Du goût du fer qui commence à rouiller,
Du goût d’une bouche et d’une langue avides,
Du goût de la peau que tu n’as pas salée,
Du goût des bourgeons, des jeunes girolles.
… C’est sans effet sur toi, oui.
C’était pour moi.
(Guillevic)