La nouveauté : American VI : ain’t no grave – Johnny Cash . Impossible, pour ma part, de ne pas saluer ce qui ressemble au dernier tour de piste discographique d’un artiste incontournable, décédé il y a déjà près de sept ans. Monsieur Johnny Cash. Sixième et dernier volume d’une série d’enregistrements entamée au milieu des années 1990 sous la houlette du producteur Rick Rubin, l’homme en noir nous fait tout simplement, ici, ses adieux. Etrange paradoxe que ces American Recordings qui lui apportèrent une forme de rédemption artistique après deux décennies perdues entre paillettes et bluettes country et qui, quinze ans plus tard, enfilent fatalement le rôle de dernier uniforme public. Grâce à sa collaboration avec Rubin, nous avions retrouvé un peu de l’esprit du Cash des années fameuses, celles de la route et de ses croyances, où il semblait à la fois tenir dans une main la promesse d’une Amérique généreuse et dans l’autre la rage d’un jeune écorché. Mais derrière l’esprit se cachait un homme fatigué, malade, usé par les excès de toutes sortes et par l’époque. Avec cet American VI, c’est un homme qui nous a déjà quitté qui se présente. Et sa sépulture la voici: dix titres balayés par le vent mauvais mais empreints d’une profonde humanité. Sur des chansons comme "Ain’t no grave", "Redemption day", "For the good times", "Corinthians" "15 :55", soufflent un au-delà serein et pas une once de remords ou de regrets. En bon self-made man, Cash se donne lui-même l’extrême-onction et façonne sa sortie. L’hommage volontaire d’un artiste à son destin et que le petit Johnny de la pochette s’apprêtait à embrasser.
Par Alexandre Roussel - BSCNEWS.FR /
Lien : www.johnnycash.com
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