Un mois et dix ans plus tôt, le futur sélectionneur taclait Kostadinov pendant que le ballon envoyait Ginola, Houiller et Jo Dassin se faire foutre.
Il jouait plutôt à Lyon la Duchère, plutôt attaquant et défendait plutôt pas trop. Il a choisi Monaco et une reconversion non pas au milieu, mais en défense. Quelques matches mais pas trop ne pouvaient pas lui faire de mal. Un prêt puis un transfert à Lille c’était une autre histoire, Claude Puel aimerait la raconter, c’était en Coupe de la Ligue contre Saint-Etienne le 17 décembre 2003.
13’23 : Bien que défenseur central gauche, Abidal est au départ de l’action avec cette chandelle pour Tapia. La défense stéphanoise n’hésite pas à relancer sur Jau. Jau est bien milieu défensif, Abidal toujours défenseur central gauche, le marquage est une science. Filant seul au but, Marin est bien content que Lille défende à un. Revenu au petit trot une bonne minute plus tard, Abidal constate que l’attaquant stéphanois n’est pas bon et que Lille a obtenu une touche.
24’12 : Ilunga efface Pichot à gauche, ce qui n’est pas une lapalissade. Baciu n’est pas bon, Hellebuyck n’a donc aucun mal à se retrouver seul face au gardien. Le schéma tactique de Puel est pourtant formel, il devait y avoir un deuxième défenseur central dans le coin. Abidal accourt pour réparer sa faute et prouve qu’un petit pont bien fait empêche le gardien de voir le départ d’une frappe. Saint-Etienne mène 1-0.
61’46 : Abidal est encore défenseur central quand de la droite, Bridonneau envoie un ballon dans son dos. Dans le dos est un bien grand mot, en tendant la jambe Abidal attrape le ballon. Malheureusement son tibia traîne par là. Ça tombe bien, Marin avait sollicité le une-deux, il marque le 2e but de Saint-Etienne.
74’52 : Mendy de la gauche envoie encore un centre dans le dos d’Abidal, toujours défenseur central, mais cette fois pas de regret, Compan a pris deux mètres d’avance. Abidal ne commet pas de boulette, il saura s’en souvenir pour sa première sélection contre la Bosnie. Compan expédie bien entendu le ballon au fond, Saint-Etienne est qualifié.
Placement, rigueur, relance, technique, Abidal avait déjà tout en lui. Le doublé penalty-expulsion suivra vite, c’était face au tandem Ziani-Vahirua en 2004. Replacé latéral gauche partout depuis, il n’a cessé de clamer sa préférence pour l’axe et ce n’est pas faute d’avoir prévenu : « Je préfère l’axe, parce que c’est plus de responsabilité. Il n’y a pas de joker. Si tu fais une boulette, c’est filoche. »