Mardi 8 juin 2010 se sont déroulées les rencontres nationales de l’Agence Bio intitulées: ‘La dynamique de développement de l’agriculture biologique et l’introduction de produits biologiques en restauration collective’.
Pour ceux que les chiffres intéressent il y a 2 documents à télécharger en fin d’article. S’il y a un chiffre à retenir c’est celui de la surface agricole utile cultivée en bio: 2,46% en 2009 contre 2% en 2008. Une belle progression mais le vrai point positif est l‘accélération de la conversion des exploitations. Sur les 4 1ers mois de 2010 on a enregistré 1500 mises en conversions alors qu’il y en a eu 3769 sur toute l’année 2009, soit un rythme de croissance de 25%.
Il y a eu quelques temps très forts durant cette journée. Cela a commencé par l’intervention d’ouverture de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie que j’ai malheureusement ratée.
Je n’ai toutefois pas manqué de l’interroger sur la suite que le gouvernement comptait donner aux directives issues du Grenelle 1 de l’Environnement. En effet chacun sait que les directives de mai et décembre 2008 fixent des objectifs jusqu’en 2012 en matière d’introduction de produits bio dans les cantines, soit 20% d’ici 2012. Les directives donnent un objectif d’ici 2020 mais c’est uniquement en matière de surface agricole utile convertie en bio.
J’ai donc demandé s’il était prévu de fixer de nouveaux objectifs pour 2015 & 2018 en matière de produits bio à la cantine. La réponse de la ministre a été très évasive disant qu’il n’était pas sûr ‘que nous serions encore là’ après 2012; sous-entendu on ne va pas fixer de nouveaux objectifs post-2012. Déclaration étonnante: parlait-elle d’elle-même, du gouvernement?? En tout cas sa réponse ne m’a pas satisfait. J’ai donc relancé la ministre à la sortie de la salle en lui disant que:
- l’exemple venu du gouvernement était important,
- l’impulsion donnée par les directives primo-ministérielles ont été décisives pour déclencher un mouvement très important d’introduction de produits bio dans les cantines.
- qu’il convient d’entretenir la dynamique après 2012 et qu’il faut y penser dès maintenant.
Sa réponse a encore été très vague, je l’ai senti peu motivée voire découragée. Il y a donc tout à craindre que le gouvernement ne va plus bouger en matière de bio dans la perspective des élections présidentielles. Ce qui évidemment est très dommageable. Nous y reviendrons certainement.
Un autre temps fort de la journée a été l’ interventions du dirigeant italien d’une société de restauration collective italienne Albert, qui travaille dans les cantines de Rome. Il nous a décrit dans le détail le fonctionnement des cantines romaines où 70% des produits servis dans 150000 repas/jours sont bio.
L’autre intervention marquante a été celle du directeur de la cuisine centrale de Lons Le Saulnier, Mr Didier Thévenet. Cette ville a une approche holistique de la bio puisque c’est pour offrir des débouchés à ses agriculteurs, qu’elle avait poussé à passer au bio pour préserver ses champs captant, que la ville a ouvert ses cantines aux produits bio.
Ces 2 expériences exemplaires feront l’objet d’articles ultérieurs.
A suivre donc…
A télécharger: Stats 2009 1ère partie