Mille sabords

Mille sabords

Mille sabords

Holΰ aubergiste !

Un bruit sourd venant du fond de la piθce, de la demi- obscuritι une forme d’abord indistincte  ιmergea, une silhouette trapue se distingua ; ce que je pris, auparavant, pour le bruit d’un marteausur le plancher, ιtait en fait le pilon de bois qui servait de jambe ΰ l’apparition  qui venait de pιnιtrer mon espace visuel et  dont le pas n’ιtait pas sans rappeler la levιe de rideau (les trois coups) dans une piθce du thιβtre le soir ΰ la tivi…

Que veux tu moussaillon ?

Bonjours mτssieur le patron rιpondis-je du tic au tac un peu troublι .

Son œil brillant, ΰ la paupiθre mi- clause, me dιvisagea comme un entomologiste observe un insecte en se demandant s’il ιpingle le cloporte que je suis sur la table de bois brut qui orne son estaminet ou….

Oui il faut que je vous dise : le personnage dont je vous parle n’a pas juste un bandeau noir qui lui cache un œil mais aussi un crochet ΰ la place d’une main ,effrayant, non ? Pas peur, calme, je suis lΰ !

L’homme fit un pas dans ma direction, et moi deux dans le sens opposι, son crochet d’acier pointι dans ma direction,

« Que veux tu ιtranger dans la nuit ? » (en anglais stranger  in the night) me dit-il avec une voix de crooner  ,son croc en acier oω quelques  gouttes sang sιchι adhιraient encore, se posa brutalement sur mon ιpaule que j’ai, dit-on, douce et dιlicate…

D’une voix sϋre et posιe, je lui rιpondis :

«  cher Bougna et nez en moins ami, seriez vous assez aimable et sympathique de bien vouloir me servir avec la gentillesse et l’amabilitι qui vous est, j’en suis convaincu, coutumiθre ,me servir et merci d’avance ,un pinte de votre tord boyau, heuu pardon biθre ouvotre si merveilleux breuvage ΰ base de vanille ,crapaud sιchι et serpent confit dans la bave de hιrisson asthmatique qui fit , si je me souviens bien, les fortunes de deux ou trois maisons des pompes funθbres de notre si jolie rιgion… »

« Et mon crochet ? Tu le veux dans ta grande gueule ? »

Me rιpondit courtoisement le bistrotier

« A propos de votre crochet que vous est-il arrivι, cher ami ? »

« Une longue histoire ,si tu veux je te la raconte pov’ tβche » 

« Oui, bien sϋr »

« Dans les « marιes » de Charente maritime, un jour oω, pour me distraire, je chassι le rhinocιros ΰ bosse  je me trouvi, trouva face ΰ un alligator femelle, ou un crocodile mβle, je ne sais plus mais c’est caοman  la mκme chose, ils ont tous des dents ,bref il m’a bectι la paluche… »

« Ha bon ! Et votre œil ? »

« Lΰ, juste un accident, mon œil me dιmangeait, j’ai voulu me gratter, mais j’ai oubliι mon crochet… » 

« Pierre,Pierre, vous avez fini ? »

« Ha, oui !Dιsolι Hervι !Aprθs un si bon repas j’ai tendance ΰ somnoler surtout que votre « Mijotι de seiche au fenouil » est une petite merveille, je ne parle ιvidemment pas des « Bulots ΰ l’aοoli » et de ce petit » Filet de lieu ΰ la crθme d’oseille » non plus, de ce dessert ,surtout les deux boules  au chocolat maison et l’ξle flottante pour finir, et le dιlicieux « Sancerre blanc »… »

« Un petit punch d’amour pour finir ? »

« M’enfin ,Hervι ,j’ai ce qu’il faut ΰ la maison….. Ma Meuf ! »

Ps ; si vous passez dans la rιgion des Charentes il y a un petit village du nom de Meschers/G demandez le moi et je vous donnerais l’adresse, et je vous assure que le patron n’a rien ΰ voir avec mon dιlire du dιbut, tout le contraire vous rencontrerez un jeune homme sympathique ,une coiffure ΰ la rasta, une allure de pirate , un physique oω coule sϋrement une goutte de sang des ξles ensoleillιes et qui charrie aussi un flot de gentillesse …