Lu dans le train (aller / retour) biographie succincte de David Foster Wallace (The Lost Years & Last Days of David Foster Wallace, par David Lipsky) dont je n'ai jusque là jamais lu le moindre mot. L'article traduit est paru dans le premier Zanzibar Quarterly (« tirage limité à 1500 exemplaires, c'est le moment de vous le procurer ») dont je reparlerai sans doute. D'ici là, motus.
Croisé aussi des corps sans vie bien zombifiés qui traînaient leurs peaux sur des dizaines de quais. Peur primaire n'apparaît pas, mais David Menear écrit dans une de ses cartes postales : « Les corps croisés par coeur c'est des cancers bien mis. », ouais, alors je me rappelle la phrase. Je me demande combien de corps croisés sens inverse me voient pendant que moi je les vois pas. Faudrait compter. Arrêter et reprendre chaque fois qu'on se perd dans les chiffres. Arrêter souvent, reprendre idem.
Pensé à Coup de tête sans pourtant peser le moindre mot. Me suis dit que si je continuais la découpe de la partie 1 (faudrait encore charcuter dix pages, je pense, mais pas dix pages de suite, dix pages disséminées entre les phrases, entre les mots, des soixante autres) Coup de tête ça tiendrait plus que sur un timbre poste. Et ça dirait quoi ? Que ma main, main droite, me chope la gorge ? Que je compte les corps en sens inverse ? Que je plante la chair dans le moignon ou le moignon dans la chair ? Qu'Ajay attend à côté de moi muet comme on pourrait pas dire ? Peut-être bien.
J'ai pas dormi la nuit dernière, j'ai mal aux yeux. Ce temps d’insomnie tombé au pif, l'aurait fallu l'utiliser pour mieux écrire, travailler un peu, mais je l'ai pas fait. Hausse les épaules. Pourtant là qu'on est le plus efficace, le plus dévoué : quand la fatigue retire aux gestes, aux têtes, tous les moulinets inutiles.
P. aussi s'enterre dans son mutisme : pas de mail, rien. Moi non plus d'ailleurs. D'ailleurs j'ai pas ouvert ma boite mail en question. D'ailleurs même pas envie de le faire.