Travail, Famine, Patrie

Publié le 09 juin 2010 par Vincentmoi54

On parle beaucoup de travail dans l’actualité aujourd’hui. Mais attention, pas le travail de la France qui se lève tôt, travaille-plus-pour-gagner-plus-et-surtout-combler-le-trou-de-la-sécu, mais plutôt de ces boulots qu’on a tous rêvé d’avoir…

Dans le 20 minutes de ce matin, noyée dans la masse des informations passionnantes - comme la meilleure façon de maigrir avant l’été ou encore l’ouverture d’un magasin d’herbes aromatiques spéciales bain de pied rue Léon Robert de l’Astran à Toulouse – se trouvait cette description de ce qui pourrait bien être le nouveau « Job le plus cool du monde ».

Il ne s’agit pas cette fois du poste de gardien d’une île paradisiaque ni de celui d’ingénieur prévention des risques chez BP, mais plutôt « d’étaleur de crème solaire ». Ce travail saisonnier proposé par le pôle touristique des sables d’olonne sera rémunéré 5000 euros mensuels. A première vue, ça fait rêver. Sentir la douce pesanteur du soleil d’août sur sa peau nue ainsi qu’une légère brise marine aux senteurs salées, masser délicatement les fines jambes ciselées d’une jeune anglaise tout en laissant son esprit vagabonder auprès des voiles blanches parsemant l’horizon, des rires des enfants échappant aux vagues caressantes et du déhanché indolent de quelque naïade se promenant sur le remblais et se dire qu’on gagne 3 fois plus que le serveur au MacDonald du coin ou de l’éboueur aux horaires monacaux. Bon après coup on se dit qu’on bosse pendant que les autres sont en vacances, que la moyenne d’age des habitants des sables d’olonne compte parmi les plus élevées du pays, qu’on risque à tout moment de se prendre un paquebot échoué sur la plage et qu’on va avoir les mains grasses.

Non, mieux vaut être sélectionneur de l’équipe de France ! Cette fois pas besoin de passer de la crème, pas même sur les mollets de William Gallas les kinés sont la pour ça, pas d’obligation de résultat, de jolis voyages, de jolis hôtels… Un rêve ! En passant admirons les réactions sur le prix de la nuit (590 euros tout de même…) à l’hôtel des bleus dont la très américaine : « C’est la FIFA qui paie, ca coûte pas un sou au contribuable ». On dirait du Frederic Lefebvre dans le texte. Oui Frederic Lefebvre, le monsieur des points presse UMP qui passe son temps à dire des ignominies d’un ton péremptoire et qui a défaut d’avoir les mains grasses en a les cheveux (je sais les attaques sur le physique c’est petit mais il y a des postes qui vont se libérer à radio France alors je m’entraîne). Bref, vous qui trouvez scandaleux qu’une nuit d’ébergement pour l’ensemble de l’équipe de France et de son staff coûte plus du double du PIB annuel par habitant en Afrique du sud (regardez wikipedia et le calcul est vite fait), passez votre chemin de toute façon c’est pas nous qu’on paie.

Voici cependant une donnée qui pourrait être transmise à Christine Boutin. Comme le révèle le canard enchaîné, qui est de moins en moins un journal satyrique et de plus en plus une annexe de la cours des comptes, l’ex ministre de je-ne-sais-plus-quoi-tellement-son-action-a-été-grandiose a été chargée depuis avril par l’Elysée d’une mission sur les "conséquences sociales de la mondialisation". Nul doute que cette femme qui après une maîtrise de droit public est devenue journaliste est la mieux placée pour mener cette étude, l’école de sociologie française (Bourdieu, Durkheim…) étant il faut bien le reconnaître fort peu compétente. Pas de favoritisme donc dans l’attribution de ce poste pour lequel Mme Boutin est rémunérée 9500 euros mensuels (plus des bureaux dans le XVème, une voiture avec chauffeur et un secrétariat) en sus de sa retraite de députée et de son action en tant que conseillère générale des Yvelines.

Enfin gardons bien à l’esprit qu’en France on peut être ministre de l’intérieur, c'est-à-dire en charge de la sécurité intérieure et des libertés publiques, et être condamné pour injure raciale.

Voici une république qui ne correspond pas du tout au prototype.

Mo²...