" Le Japon ou la Suisse ont réagi en mettant en place un système d'évaluation national de leurs élèves. En Allemagne, un certain nombre de réformes en cours découlent de PISA ", explique Nathalie Mons, maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université Grenoble-II.
En France, PISA 2003 n'a pas été prise très au sérieux.
Avec l'édition 2006, les choses pourraient changer. Car, selon Nathalie Mons, " un pays est "mûr" quand il existe un questionnement sur la qualité du système éducatif ". De plus, " l'existence d'un gouvernement qui a un autre système de références que les acteurs de l'éducation est aussi un élément déclencheur, tout comme l'absence ou la faiblesse de l'évaluation des élèves. Tous ces éléments sont réunis aujourd'hui en France ", analyse la chercheuse.
Celle-ci reste prudente sur l'effet du classement. " Est-ce PISA qui induit vraiment les réformes, ou ces projets préexistaient-ils et ont été a posteriori légitimés par l'étude ? ", se demande l'universitaire. Depuis plusieurs semaines, le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, multiplie les références aux études internationales.
Lundi 3 décembre, sur France-Culture, M. Darcos évoquait ainsi les mauvais résultats en mathématiques des élèves français pour justifier de " remettre de l'école dans l'école " et plaider en faveur d'un recentrage du primaire sur l'acquisition des savoirs fondamentaux, l'un des axes de sa future réforme.
Extrait d'un article de Catherine Rollot et Marie de Vergès