La liste des opérateurs retenus (dont Martin Bouygues ou encore Stéphane Courbit, amis du Président de la République et invités de la trop fameuse soirée du Fouquet’s) symbolise toutes les
ramifications entre le pouvoir et les puissances d’argent. Des licences ont également été accordées à ceux qui avaient créé des sites illégaux et qui se sont enrichis illégalement. L'opérateur de
jeu sur Internet Bwin, dont l’un des fondateurs avait été placé en garde-à-vue en France, ses activités étant alors illégales, a obtenu quatre licences.
Le Parti socialiste s’est opposé à la libéralisation totale des paris en ligne. Le monopole est important car il peut y avoir des conflits d’intérêt entre ceux qui organisent les paris et ceux
qui sont propriétaires des médias et des clubs sportifs. Des phénomènes d’addiction peuvent également se développer à travers les jeux et créer des problèmes de santé publique. Le projet de loi
légalisant les paris en ligne aurait du être rejeté grâce à la motion de procédure déposée par les députés du groupe Socialiste Radical et Citoyen (SRC), qui n’a pu aboutir en raison d’une
manœuvre de la droite pour repousser le moment du vote. Le Gouvernement s'est longtemps abrité derrière les prétendues « pressions » de la Commission européenne alors que les directives
européennes n’obligent pas à remettre en question ce monopole, à la condition qu'il favorise la lutte contre la dépendance aux jeux et vise à prévenir la fraude et le blanchiment. Le Portugal l’a
d’ailleurs conservé.
Le Parti socialiste propose une réorientation du monopole permettant un meilleur encadrement des joueurs pathologiques, une meilleure répartition des sommes à destination du sport amateur, et une
lutte sans complaisance contre des opérateurs illégaux.
Philippe Doucet, Secrétaire national aux Droits des consommateurs