Que dire des nouvelles pistes envisagées par le gouvernement pour supprimer de nouveaux postes de fonctionnaires de l’éducation nationale ? Entre 15 000 et 17 000, c’est le nombre de postes qui seront visiblement supprimés en 2011 mais le ministre se refuse à toute déclaration officielle.
Les documents communiqués aux inspecteurs d’académie par le ministère font craindre une dégradation sans précédent des conditions d’études des enfants et en particulier des plus fragiles d’entre eux. Les académies ont en effet été chargées de réfléchir aux leviers à actionner pour contribuer à cet objectif de coupe franche. Parmi les pistes d'économie proposées, figurent l'augmentation de la taille des classes déjà parfois surchargées, la réduction de la scolarisation des enfants de deux ans alors que l’on sait que cette scolarisation est l’un des principaux leviers de la réduction des inégalités scolaires, ou encore la suppression de postes d'assistants étrangers en langue ainsi que des Rased, ces enseignants spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire… La fermeture des petits établissements est une autre voie explorée par le Gouvernement : " Il s'agit pour l'académie d'entamer ou de poursuivre le dialogue avec les collectivités afin d'aboutir à la fermeture des petits établissements". Pour le ministère, "outre le coût de ces établissements pour les finances publiques (Etat et collectivités territoriales), cette situation peut nuire à la qualité de la formation dispensée : isolement des enseignants, multiplication des services partagés, difficulté à monter financièrement des projets pédagogiques, difficulté de faire intervenir des partenaires". A qui le gouvernement veut-il faire croire que ces mesures seront sans conséquences sur « les performances globales du système éducatif » ? En Côte-d'Or, 8 collèges seraient concernés. Au delà de l'offre scolaire c'est la question de l'aménagement du territoire et l'attractivité des territoires ruraux qui est en jeu.
Cette série de mesures fait suite aux attaques successives contre notre système éducatif, et donc contre l’éducation des générations futures. Rappelons-nous la suppression de 40 000 postes en 2008 et l’anéantissement de la formation professionnelle des enseignants….le gouvernement persiste et signe. La Cour des comptes vient de le souligner dans son rapport public qu’il est impérative désormais de remplacer la logique de l’offre scolaire par une logique fondée sur la demande, c’est-à-dire sur une connaissance nettement plus précise es besoins des élèves.
Le gouvernement ne va clairement pas dans ce sens. Alors que notre pays est d’ores et déjà incapable de traiter la question des difficultés et de l’échec scolaire, il s’entête, prouvant une fois de plus que la réussite de tous n’est pas sa priorité.
François Rebsamen