Une nuit sans matin

Publié le 09 juin 2010 par Jlhuss

Il va venir et peut-être en me caressant parlera. Ce fabuleux bourdon de la parole des hommes, cette musique si modulée qui nous plie à tous leurs désirs, il me la glissera dans l’oreille une dernière fois, j’y reconnaîtrai des sons familiers, d’autres étranges, et le ton de velours penaud qu’il prenait quelquefois en été en me laissant au chenil. Et moi je n’avais rien d’autre à offrir que mon oreille dressée, ma queue frémissante, mon œil tendu, et le registre mineur de la plainte.

Arion

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