Si vous êtes ami ou simple militant des droits humains, je vous supplie de mettre, aujourd’hui, le drapeau de votre cœur en berne. Faites-le pour Floribert Chebeya (photo), 47 ans, décédé la semaine dernière, en République démocratique du Congo. Fondateur de La Voix des sans-voix, Floribert fut un défenseur acharné des droits de l’homme. Sa vie était au diapason des valeurs auxquelles il croyait. Il aimait l’Homme et la dignité qui l’honorait. Dans les travées onusiennes, où il était admiré, sa voix résonnait pour les Autres. Les Autres tantôt bafoués, tantôt écrasés, tantôt martyrisés. Il était un des admirables samaritains des temps modernes. Comment est-il mort ? D’après un collectif d’ONG congolaises, mardi 2 juin, Floribert Chebeya reçoit une convocation de la part de l’inspecteur général de la police nationale congolaise, le général John Numbi Banza Tombo. Il se rend à ce rendez-vous. Le lendemain, on le retrouve sans vie, sur la banquette arrière de son véhicule, les mains menottées… Les enquêteurs feront leur boulot. Mais, d’ores et déjà, nous pouvons être sûrs que Floribert Chebeya a été victime d’un assassinat politique ignoble.
Guillaume Camara