Écoute tes morts chanter.
Il fallait bien que ça arrive. J’ai terminé le livre de Louise Erdrich : Ce qui a dévoré nos coeurs.
Ce fut une belle lecture, grâce à son écriture enchantée dont j’ai déjà donné, ça et là, des aperçus. Elle nous emmène du présent au passé grâce à la magie d’un tambour Ojiwabe, trouvé par l’héroïne Faye. Celle-ci, comme plusieurs personnages, doit faire la paix avec ses morts. En l’occurrence, sa soeur. En remontant dans les histoires légendaires que raniment le tambour, on découvre comme un filiation de la douleur, de la solitude, apaisées seulement par la musique. Des destins de femmes, courageuses et seules qui luttent pour survivre dans un monde acéré.
Le livre n’est pas un conte ou une fable épurée et mystique. C’est un livre plein de chair, de nature, de larmes ; très incarné, très palpable, qui ne néglige aucune nuance au prix d’une idéologie simpliste. La vie moderne et les légendes anciennes s’enlacent et se complètent, sans tout expliquer, sans tout aplanir.
Un livre qui témoigne juste du besoin humain et universel d’avoir quelque chose d’autre qui relie les êtres entre eux. Un passé, une croyance, un objet, un espoir.
Photographie : Ojibwe Woman, 1908, trouvée là.