Lire est plus vieux que l'écrire ; car en lui repose un désir bien antérieur à l’écriture, celui du déchiffrement. Le coin le plus sombre, cette attente dans la blancheur de l’avant-dire. L’écriture inverse le temps et remonte vers ce désir du déchiffrement dont elle assume le champ en un débord plein de fracas, de secousses, de ratures, de stupeur, de ferveur, de jubilation. La chose dans l’écriture, l’écriture dans la chose. Cette trouée d’absence par où le monde nous atteint dans son silence d’entre voix.