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Soulcalibur III (suite)

Par Ledinobleu

Jaquette de l'édition PAL de SoulcaliburSommaire :

Soulcalibur

Des années durant, tous les massacres auxquels Siegfried se livra ne grandirent le pouvoir de Soul Edge que pour assurer à celle-ci toujours plus d’emprise sur le jeune homme : son corps se mit à se transformer, à muter peu à peu en une monstruosité mi-humaine mi-démoniaque qui hanta les campagnes sous l’apparence d’un « Chevalier Azur » du nom de Nightmare, et bientôt la volonté de Siegfried ne fut plus qu’une ombre gisant au tréfonds de Soul Edge. La boulimie de l’épée maudite ne connaissait plus de limites : affaiblie à la fois par la perte de sa moitié – détruite par Sophitia – mais aussi par la décharge de la « Semence Maligne« , Soul Edge devait retrouver les fragments de sa jumelle anéantie pour restaurer sa force mais aussi prendre le plus d’âmes possibles pour rassasier sa faim.

Elle trouva des alliés – sous la forme du golem Astaroth, de l’homme-lézard qui fut autrefois Aeon Calcos et de l’alchimiste Ivy – qui lui servirent de minions et lui livrèrent de nombreuses proies. Ils s’installèrent de longs mois dans le château d’Ostrheinsburg pour y organiser le rituel de rajeunissement qui rendrait Soul Edge invincible. Mais alors que la cérémonie allait commencer, trois guerriers surgirent, qui pourfendirent le clan démoniaque de Nightmare : le marin Maxi, qui venait réclamer vengeance à Astaroth pour le massacre de ses hommes, le moine-soldat Kilik, seul survivant de la folie meurtrière déclenché par la « Semence Maligne » au temple Ling-Shen Su, et Xianghua, membre de la Garde Impériale de Chine.

Xianghua appartenait à la famille Chai, fière de compter dans sa lignée des hommes et de femmes qui s’étaient tous illustrés depuis maintes générations parmi les plus grands guerriers de l’Empire du Milieu. Pour honorer une si glorieuse ascendance, Xiangfei, la mère de Xianghua, fut envoyée au temple Ling-Shen Su afin d’y apprendre l’art de l’escrime où elle excella et surpassa vite beaucoup des moines ; mais la mort prématurée de son père bouleversa tant la jeune femme qu’elle en oublia son serment de chasteté et noua une idylle avec un des hommes du monastère, Kong Xiuqiang, dont elle se retrouva vite enceinte d’une première fille, Xianglian. Les moines du temple se montrèrent inflexibles et lui prirent l’enfant le jour même de son second anniversaire, ce que Xiangfei ne put supporter : elle quitta le temple, mais non sans emporter avec elle une des reliques que les moines gardaient jalousement, l’épée Krita-Yuga que son amant avait dérobé pour la lui offrir en promettant qu’ils se retrouveraient un jour ; ce qu’il ignorait toutefois, c’est que Xiangfei emportait autre chose de lui, car elle attendait un autre enfant de lui.

Elle rentra dans le fief de la famille Chai, et intégra peu après la Garde Impériale. Le jour venu, elle accoucha de sa seconde fille, Xianghua, qu’elle éleva dans l’ignorance complète de son père. Alors que l’enfant grandissait, Xiangfei lui enseignait l’art de l’escrime jusqu’à ce que Xianghua devienne elle aussi une guerrière accomplie. Elle avait à peine dix ans quand la fatalité lui ravit sa mère : sur son lit de mort, Xiangfei lui dit qu’elle était née pour accomplir une tâche importante, et qu’elle devrait se tailler son propre chemin à travers un futur incertain… Six ans plus tard, Xianghua devint à son tour un membre respecté de la Garde Impériale, mais jamais elle n’aurait pu deviner que son excellence lui vaudrait de se voir un jour confiée la recherche de « l’Épée des Héros » ; en effet, l’empereur de la dynastie Ming était fort déçu par les guerriers qu’il avait chargé de la quête de Soul Edge : même ceux d’entre eux qui étaient ses plus proches amis semblaient avoir disparu sans laisser aucune traces. Ainsi, l’empereur donna cette mission à des membres de la Garde Impériale qu’il fit déguiser en une troupe d’opéra itinérante pour ne pas attirer l’attention sur eux ni sur leurs motifs véritables. Mais alors qu’elle se préparait pour le départ en rangeant l’épée Krita-Yuga dans son sac, Xianghua se rappela les derniers mots de sa mère et décida de partir seule de son côté.

Sur son chemin, elle rencontra Kilik et Maxi, et parce que les paroles de sa mère résonnaient encore à ses oreilles elle décida de se joindre à eux pour détruire « l’Épée Maudite« . Ensemble, ils affrontèrent bien des abominations engendrées par la « Semence Maligne » et bien des guerriers égarés par leur obsession pour Soul Edge, jusqu’à ce qu’ils arrivent enfin au château d’Ostrheinsburg.

Les trois héros affrontèrent les hordes infernales qui servaient Nightmare et s’introduisirent dans la place forte. Alors que Maxi couvrait leurs arrières en se chargeant de contenir les assauts du golem Astaroth, Kilik et Xianghua s’attaquèrent à Nightmare : puisant dans les forces magiques de son bâton de combat, le Kali-Yuga, une autre relique sacrée jadis gardée par les moines du temple Ling-Shen Su, Kilik frappait de toutes ses forces contre Nightmare, tâchant de concentrer toute sa colère et sa haine dans chacun des coups qu’il portait au Chevalier Azur. Les fondements même du vieux château tremblaient alors que les deux armes fabuleuses s’entrechoquaient, et des pans entiers des murs et du plafond s’effondraient autour d’eux sous les flux mystiques déchaînés par le combat, jusqu’à ce que, enfin, Nightmare s’effondre.

Mais Soul Edge ne pouvait pas accepter la défaite, pas si proche du but. Déchirant la texture même de la réalité avec des vortex d’énergies malignes, elle amena les deux guerriers à elle, dans une dimension infernale où elle révéla sa véritable nature : un démon de flammes sanglantes au tréfonds duquel hurlaient d’innombrables âmes perdues. Mais son affrontement avec Nightmare avait épuisé Kilik, et Xianghua dut faire face seule à Soul Edge : elle brandit l’épée Krita-Yuga que lui avait légué sa mère, et alors…

Alors, « l’Épée Sainte » s’éveilla à l’intérieur de Krita-Yuga. « L’Épée Sainte« . « L’Épée Sacrée« . « L’Épée Spirituelle« .

Soul Calibur.

Les éclairs d’une magie depuis longtemps oubliée jaillirent entre les volutes diaphanes des arcanes sacrées qui exsudaient de l’épée alors que le Krita-Yuga abandonnait ses reflets de métal froid pour laisser apparaître la rutilance d’un cristal couleur de ciel. Un cristal ciselé de runes plus anciennes que les premières écritures ; un cristal chatoyant dont la pureté rivalisait avec la lumière du soleil même ; un cristal taillé dans la soif de justice d’un père meurtri, qui réclamait vengeance au nom de son fils damné.

Soul Edge hurla de haine et de terreur devant cette partie d’elle-même qu’on lui avait jadis ravi, cette autre moitié qui se rebellait à présent contre elle, dans laquelle elle reconnaissait le seul homme qui avait osé la défier, le seul guerrier dans tout l’univers capable de la vaincre. Et poussant toujours ses hurlements inhumains, elle se jeta à l’attaque.

Le choc ébranla jusqu’au tréfonds de l’abîme monstrueux : des forces mystiques dont nul n’oserait rêver se déchaînèrent, qui voilèrent même les feux de l’Enfer et allèrent jusqu’à étouffer les cris maudits de Soul Edge. Sans la force magique inégalée de Soul Calibur, Xianghua n’aurait pu y survivre. Personne ne pourrait dire combien de temps dura ce combat dans cette réalité au-delà de la réalité : 1000 ans, ou peut-être un seul instant…

Toujours est-il que Xianghua parvint à porter un coup fatal à Soul Edge : le cristal pur de Soul Calibur pourfendit l’abomination et la dimension infernale se mit à se disloquer autour d’eux. Xianghua apercevait toujours la porte enchantée à travers laquelle Soul Edge les avait amenés dans cette réalité monstrueuse, Kilik et elle, mais son compagnon gisait inanimé sur le sol… Elle dut abandonner l’héritage sacrée de sa mère pour le porter au-dehors : ils venaient de franchir la sortie quand le vortex acheva de s’effondrer derrière eux.

Dans son effort pour tirer son compagnon épuisé hors des ruines du château maudit, Xianghua ne prêta pas attention au corps de Nightmare gisant sur les dalles jonchées de débris, et ils quittèrent les lieux sans un seul regard pour celui qui avait jadis été Siegfried Schtauffen.


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