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Réformer à la mode “Attila”

Publié le 09 décembre 2007 par Frednetick

Les français l’ont élu pour cela, réformer. Ils l’ont choisi parcequ’il parlait la langue du changement, le dialecte de la rupture, le patois de la réforme.

Et ça n’a pas manqué, dès les premiers jours la course est lancée. Une course contre le temps, les 100 jours si chers au si cher Milton Friedman, contre les ardeurs passéistes (ceux qui rechignent) et les réticences corporatistes.

Oui, ça réforme à tout va. Mais n’en a t-on pas oublié l’essentiel? Car dire que cela ne fonctionne pas est aussi proche du diagnostic qu’Alizé de l’opéra baroque.

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

La France compte autant de sélectionneurs pour son équipe nationale de foot que de spécialistes de la macro-économie et d’experts en politique budgétaire. Au bas mot 60 millions de personnes pour lesquelles les mots yaka et faukon sont des prolégomènes incontournables.

Fort de cette expertise bon marché et le fait qu’elle recoupe opportunément la vision assez flou mais rabachée de notre président, celui-ci s’est lancé à corps perdu dans la réforme quitte à atteindre son point de rupture.

Il ne viendrait pas à l’idée d’un médecin d’identifier un rhume sur la seule foi d’une toux, une malaria sur la seule foi d’une fièvre ou une gastro sur la seule foi de vomi sur la tapisserie de sa salle d’attente. Et pourtant c’est la technique adoptée par docteur Nico.

Au premier symptôme on prend la nation à témoin “vous avez vu? La Sécu a toussé!! C’est une régimespécialitus, une forme très grave de corporatexzéma !” Allez zou, vous me prenez la réforme en trois prises quotidiennes avec une cure d’intoxication médiatique et tout sera résolu.

Mais la réforme, la vraie, ça prend du temps. Poser un diagnostic, c’est faire jour tous les facteurs qui peuvent d’une façon ou d’une autre se corréler pour provoquer un dysfonctionnement. Eliminer l’un d’eux sans prendre soin d’appréhender les autres c’est prendre le risque de louper la cible.

V ous avez entendu parler de Martin Hirsch? Et bien j’ai appris ce matin de la bouche de l’une de ses collaboratrices que c’est à sa demande que le budget de l’expérimentation RSA n’était que de 28 millions d’euros. Il semblerait que la vision Sarkozyste de la réforme, c’était 2 milliards de suite, généralisation ad hoc et basta.

Or la mise en place de ce système qui permet à une personne reprenant un travail de bénéficier d’un complément de salaire afin de garantir une stablité des revenus (dans l’hypothèse où des revenus supérieurs donnent droit à moins d’allocations y compris CMU pour les RMIstes) est sources d’interrogation. Certains patrons regardent déjà cette mesure comme la possibilité de moins payer les salariés puisque de toute façon la différence sera compensée. C’est un élément parmi tant d’autres, mais c’est un facteur à identifier, à contrôler et neutraliser avant de généraliser.

Une méthode somme toute relativement sinon intelligente du moins prudente que n’adopte que très rarement le petit Nicolas.

Le plus bel exemple en est sa réforme des heures supplémentaires, véritable usine à gaz (on a mis au compost les cellules grises des ministres) dont les patrons eux-même se méfient. On ne peut pas dire qu’il ne nous a pas rabaché la leçon durant la campagne, mais visiblement ce n’était pas assez. Une réforme qui laisse subsister des interrogations clés comme celles des heures sup des emploi à temps partiels, de la substitution des heures sup détaxées aux heures normales taxées ou encore du périmètre de bénéficiaire de la mesure , on ne peut pas dire que ce soit préparé.

La réforme c’est bien beau mais la réforme à la mode Sarkozy c’est tout sauf de la réforme méticuleusement préparée.

On s’étonnera moins des 7 lois en 5 ans traitant de la délinquance sous son “mandat” de ministre de l’intérieur. Courir n’a jamais permis de réformer correctement, tout juste d’éviter d’être rattrappé par ses conneries. Mais il ne faut jamais s’arrêter sinon c’est mort. Un peu comme mentir en somme.

Mais Nico l’a dit, il ne nous mentira pas, ne nous trahira pas. Il n’a jamais dit qu’il ne ferait pas n’importe quoi. Sur ce point là au moins il tient ses promesses.

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