Et si on s'imagine le destin des militants humanitaires de FREE GAZA ! On perçoit que sera la continuité !
Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME .
Cet article a été publié par POPULISCOOP -ScoopPopulaire -
Les actions de 2009 et 2010, initiées par de simples citoyens pour contester et démanteler le blocus de Gaza, se muent en véritables plateformes de libération après que la solidarité a été réprimée. Elles sont déjà dans les mémoires un seul grand combat contre nombreuses. Une expression dénonciatrice du dernier relent hérité de la triste mémoire occidentale faite de conquêtes coloniales.
Cette page de bravoure ne se retournera pas, sans que l’imaginaire ne soit frappé encore, toujours et davantage de fraîcheur renouvelée avec des symboles de liberté. Car la mobilisation ne peut pas banalement baisser les bras, comme par lâcheté, alors que la répression continue son chemin. Ce qui est inscrit dans la légitimité et résulte d’une décantation de l’opinion générale couvée par tous les peuples, y compris celui des juifs conséquents pour préserver l’avenir d’Israël, ne risque pas de s’amenuiser dans une fatalité défaitiste.
La multiplication des escadrilles humanitaires, sur le sillage tracé par celle dite « La Flottille de la Liberté », ne cesse de s’annoncer. La déclaration d’un bateau français pour la fin du mois juin est suivie par celle de l’Iran, alors qu’Ahmadinedjad se rend, le jour-même, en Chine. A propos de la diplomatie et la position du pays de la grande muraille, sur la question du nucléaire iranien, elle a été faussement présentée par les médias occidentaux comme alignée à une pseudo-sanction onusienne. Alors que cette dernière est au stade, si vraiment elle est légale et soutenue, des discussions au conseil de sécurité. Concernant les applications militaires de ce nucléaire iranien, encore soumis à des contrôles et à des enquêtes, la Chine a exigé plus de vérifications et de négociations. De quoi penser que les chinois ne se sont pas faits comprendre.
Ce qui s’est passé, avec la forte mobilisation pour briser le blocus auquel est soumise la population de Gaza parce qu’elle a voté Hamas, est le prélude à un projet historique et universel. Il est en train de se dessiner et de mûrir. Pour que s’anticipent l’avenir et le résultat de ces manifestations, il y a l’éclosion de la remise en cause de la prépondérance occidentale sur les affaires de l’insécurité mondiale. En effet l’industrie de l’armement conjuguée à un capitalisme boursicotier en déchéance, laisse deviner aux plus crédules des visionnaires que l’entretien d’un fief conflictuel au Proche-Orient travaille pour la vente d’armes et la continuité de gains avec des équipements dévastateurs et inhumains.
Le piège d’un épouvantable sionisme qui se substitut à l’aspiration d’un refuge paisible pour le peuple juif !
A la veille de la double rencontre de Barack Obama avec Netanyahou et Mahmoud Abbés prévue au début du mois de juin 2010, Israël a trouvé un prétexte tout fait judicieux pour saboter, encore une fois, les démarches de paix. Alors que l’action humanitaire allait au secours des 1,5 de personnes emprisonnées collectivement dans un bagne à ciel ouvert, comme au temps de la relégation de tristes mémoires et des époques révolues, la tuerie des membres de la flottille de la Liberté a offusqué la Terre entière.
Encore plus dégoutés les décideurs, et citoyens de nombreux pays, ont découverts que toutes les 9 victimes de l’assaut de Tsahal ont été tuées dans le dos, par des tirs très rapprochés et même des décharges portées aux nuques des personnes abattues. Des gestes incontestables commis par des assassins avérés. Ces forfaits sont passibles des tribunaux internationaux où les criminels doivent être jugés… L’avenir nous le dira !
Alors que la phobie pour la sécurité d’Israël ne cesse de perdre du terrain sans justifier une quelconque intervention préventive, cette tragédie n’a pas d’égale dans les annales contemporaines des faits divers.
La flottille de la Liberté n’était ni dangereuse, ni provocatrice. Car la stratégie de spoliation des palestiniens de leur patrie qui ne peut pas, par le temps et avec la prise de conscience des opinions dans le monde, obéir encore à la conception du maintien de la colonisation source d’insécurité et de tensions. La politique de la sécurité israélienne, n’a pas d’arguments que la paranoïa. La conviction arrivée à son terme est que cet Etat rend désormais la possibilité de son existence vertigineuse. Et il porte grandement préjudice à la volonté, du peuple juif dans le monde, de regarder dignement la patrie du refuge… D’où la trahison du sionisme originel !
Diapo, voici les images des objets que Tsahal a montrés comme des armes, ou bien des affaires prohibées, sur les bateaux de la flottille de la liberté.
Tous les regards se tournent vers Etats-Unis qui se sont associés à la condamnation des "actes qui ont conduit à ces morts". Reprenant la formulation employée depuis le lendemain du crime par Washington qui s'abstient de déterminer, que les militants ou les militaires israéliens sont responsables du drame, les connivences rassurent qu’une enquête aura lieu. Mais l’insoutenable impunité est encore de mise.
Depuis plusieurs mois, on voit des signes d’isolement israélien au sein de l’administration Obama : incident diplomatique avec Joe Biden sur le gel des colonies, remise en question du soutien US par le général Petraeus. Ce dernier a clairement exprimé que le soutien des Etats-Unis à Israël desservait les intérêts US au Proche-Orient. Ce délitement a été très poussé lors de la visite de Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche : il n’y a pas eu de photo ou de déclaration commune. Barack Obama a planté son homologue israélien pour aller manger avec sa femme et ses filles. L’attaque de la flottille a provoqué de nouvelles raideurs. Obama est plus confronté à sa responsabilité de relance du processus de paix. Israël, cherchant à gagner du temps provoque une crise, a court-circuité son planning !
Et sur le plan international, il y a eu le rapport Goldstone qui accuse Israël de crimes contre l’humanité. Ce rapport a été adopté par une large majorité des Nations Unies. En Union Européenne, on observe une schizophrénie connue de ce qui est le vieux continent. D’une part on consolide les relations avec Israël, de l’autre on envisage de suspendre la coopération avec Tel-Aviv. Suite à l’attaque de la flottille, pratiquement tous les gouvernements de l’UE ont convoqué leur ambassadeur israélien, non pas pour l’inviter à une courtoisie ! Par ailleurs, des grandes banques et des fonds souverains se désinvestissent des colonies israéliennes, chose qui est cachée à l’opinion européenne.
L’avenir de Fee Gaza, à quoi s’attendre en guise de conclusion.
En 1923, le sioniste et fondateur de l’Irgoun (l’armée sioniste qui a mené les conquêtes colonialistes) Jabotinsky écrivait : la seule manière d’imposer l’Etat juif était d’écraser les Arabes. Cette option a été depuis bien suivie par les sbires de Tsahal et approuvée par les pays occidentaux, au détriment des palestiniens soumis aux expatriations et aux massacres. Elle n’est plus admise, y compris par les juifs épris de l’avenir des juifs dans le monde et pour la sécurité d’Israël.
- Free Gaza connait déjà son évolution dans le temps actuel, c’est la multiplication des expéditions.
- A moyens termes, c’est la fusion qui doit avoir lieu entre Free Gaza et les derniers militants internationalistes. Car ces deux expressions politiques sont de même nature et sur le même front. Ce qui reste des mouvements de gauche, qui se sont souvent orientés vers une idéologie anti-impérialiste et ont perdu les ancrages populaires après la fin de la guerre froide, est assigné à assumer cette tâche historique. Inspirés par les décolonisations des années 50 et 60, ces groupes de pensée ont été largement attirés par l’action que par le travail théorique où les textes prenaient une grande part. Ils rencontrent maintenant l’acte unique démunis de frontières, tels qu’ils ont été toujours guidés.
- A longue échéance : que vont-ils faire ? Tant qu'il n'y pas de sanctions !
Il est évident que pour anticiper le destin plausible de ce travail humanitaire, il est question de croire qu’il porte aussi des résultats, sinon il est simplement un chahut de sensationnalisme. On ne peut s’imaginer une fiction irréaliste, tant les exemples existent et présentent des similitudes. L’engagement effectif qui prend en charge la question palestinienne, nous rappelle les antifranquistes qui se sont donné rendez-vous en Espagne pour soutenir la guérilla. Tel est l’avenir des luttes pour que les palestiniens recouvrent leurs droits, pourtant bien légitimes, mais bafoués par des politiques qui n’ont jamais eu honte de faire l’apologie des colonialismes.