Dans la tourmente de la crise, la politique de rigueur est sur toutes les lèvres. Surtout celles de nos hommes politiques. Il est donc important de savoir ce que le terme « politique de rigueur » recouvre pour eux, et ce qu'il pourrait être dans une politique de liberté économique.
Les hommes de l'Etat qui parlent de rigueur incitent à la méfiance. S'ils étaient rigoureux dans la gestion des deniers publics cela se saurait. Or leurs politiques nous font tomber de Charybde en Scylla.
Voici Charybde : le tourbillon de la crise, communément appelée financière, qui est en vérité une crise de l'étatisme. Elle est liée – il n'est pas inutile de le rappeler – aux interventions intempestives des Etats dans la réglementation des marchés : en l'occurrence, de la réglementation par Washington du marché immobilier américain. Le Community Reinvestment Act – qui date des années Carter – oblige les banques américaines à accorder des prêts à des gens insolvables. Prêts garantis par Fanny Mae – une institution qui date de Roosevelt – et Freddie Mac. Ces dernières sont surveillées par une agence gouvernementale : l'Office of Federal Housing Enterprise Oversight. A cela s'ajoutent le laxisme de la Réserve fédérale et sa politique des taux d'intérêt bas. La déresponsabilisation de l'ensemble des acteurs est totale. Cela a entraîné la crise des « subprime » et ses conséquences financières.
Voilà les rochers de Scylla : pour sortir l'économie mondiale de la situation où ils l'avaient entraînée les politiciens se ruèrent sur la planche à billets, creusèrent les déficits et l'endettement des nations. De fait ils nationalisèrent subrepticement des pans entiers de l'économie. Les collectivistes chassés par la porte de l'effondrement du mur de Berlin revenaient par la fenêtre de la crise financière. Ils se présentèrent comme les sauveurs du monde. L'opinion occidentale les crut.
Malheureusement pour eux une fois qu'ils eurent dépensé sans compter l'argent que leurs pays n'avaient pas, la réalité reprit ses droits. La vie économique leur présenta la facture : décroissance ou, au mieux, stagnation, défiance monétaire, chômage. Aujourd'hui les marchés ne leur font plus confiance, la bourse s'effondre. Leur mauvaise politique leur vaut une mauvaise note.
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