John et ses deux soeurs sont de jeunes adultes, mais ils n’ont jamais quitté la maison. Au mieux ils ont le droit de jouer dans le jardin quand il fait jour et que le chat, terrible créature mangeuse d’hommes n’est pas dans les parages.
Ils n’ont qu’un vocabulaire limité et souvent censuré par les parents. Un zombie est donc une petite fleur jaune et une foufoune un luminaire.
Cette situation peut simplement être expliquée par des parents vraiment très protecteurs de leurs enfants, ou par une folie douce qui n’est pas sans rappeler les sordides histoires de Natalie Kamputsh & co.
Canine est un film troublant. D’une part, la situation mise en scène n’est pas banale, d’autre part, la réalisation est tout à fait excellente, en adéquation complète avec le sujet, ce qui n’arrange pas l’état du spectateur.
La curiosité naturelle de ces enfants n’a jamais été complètement satisfaite par cette éducation hors norme, qui gardent encore une certaine candeur. Les deux filles apparaissent les trois quarts du film en sous-vêtement ou en maillot de bain. Mais la nature se charge de jouer son rôle, à leur âge, ils commencent à se poser des questions sur leurs besoins charnels qui commencent à pointer le bout du nez au même moment que les fleurs bourgeonnent sous la chaleur torride du soleil printanier. Toi même tu sais.
Canine est un film hors norme, un objet visuel non identifié. Sur l’amour, la famille, l’épanouissement personnel, mais évidemment sur la folie. Ça faisait bien longtemps que je ne m’étais pris une telle claque. Les images sont d’une beauté rare. Les dialogues impliquent de solides éclats de rire pour le spectateur, qui rigolera jusqu’à ce qu’il prenne complètement conscience de la situation. Et à partir de ce moment là, il sera pris au ventre.
Je vous conseille de voir Canine, au moins pour la claque que cela va vous mettre. :-) En parlant de claque, le film a eu pas mal de récompenses …