Hauts revenus ?

Publié le 09 juin 2010 par Laporteplume

Des rumeurs circulent dans la presse et les replis de la société, des bruits, des idées de projets, des intentions, des apparences de réflexion… La question est posée sans l’être tout en l’étant : « Qu’est-ce qu’un haut revenu ? » Le sujet est intéressant, puisqu’il est celui de l’éventuelle possible (im)probable participation des riches à l’effort national de justice sociale, de résorption de la dette publique, de rééquilibrage des régimes de retraite.


« Qu’est-ce qu’un haut revenu ? »


Sont éliminés d’emblée du champ d’investigation quelques sources de moyens de survie sociale pourtant prometteuses : rétributions de ministres, revenus de charges des trésoriers payeurs généraux, salaires de députés et sénateurs, fruits bien mûrs des spéculations financières, émoluments perçus par quelques disgrâciés en échange de fourniture de rapports de prétendues missions de la plus haute importance…
Dans le même temps, les auteurs de l’intense réflexion sur lesdits hauts revenus et la situation des retraités présents et, surtout, futurs, observent un silence étourdissant concernant, par exemple, les régimes de certains fonctionnaires, de parlementaires, d’actuels et anciens « grands serviteurs de l’Etat », parachutes dorés, jetons de présence…
Et ils nous parlent -pour ne faire, avec la bouche, que du bruit rassurant destiné à la populace- de chasse aux « niches fiscales ». Sans doute ne connaissent-ils pas le sens des mots, ou, s’ils le connaissent, n’en mesurent-ils pas toute la portée car, semble-t-il, depuis toujours, les niches sont l’habitat habituel des chiens.
Dans ce fatras de jeux de rôles, qu’en est-il donc, de la réalité ?
Un constat s’impose.
S’il est très, très, très compliqué de faire participer les riches et les tenants des pouvoirs à l’effort national, il est très, très, très facile de faire payer les pauvres ou les modestes en fortune ! La preuve : il faut jouer de longs effets de persuasion assortis de promesses d’impunité pour faire accepter l’esprit de solidarité par les « nantis », alors que, toutes régions confondues, les services locaux du Ministère des Finances engrangent sans grandes difficultés la contribution populaire de cette « France du bas » qui, ainsi, paraît plus imprégnée de véritable esprit citoyen que la « France du haut ».
Il est, à l’évidence, plus facile de prendre 10% de ses revenus à un Français de base, que 0.5% de ses rentes à un Français de la haute.
Pourtant, c’est ce même Français de base qui vit et consomme sur place, tandis que l’autre vit parfois, cache souvent, consomme presque toujours… à l’étranger !
Liberté, Egalité, Fraternité ?
Peut-être… un jour !

image couv. Au Plaisir d'ENA Gilles Laporte éd. DGP Québec 2001 photo C. Voegele