Le gouvernement veut aligner le taux de cotisation retraite des fonctionnaires sur celui des salariés du privé. Ce qui équivaut à une hausse de près de trois points. Sans compensation, cette mesure serait synonyme de baisse du pouvoir d'achat[°0]
Pourtant, George Tron la semaine dernière déclarait encore :
"La France ayant plutôt mieux géré" la crise, il n'est pas question d'évoquer ce qui se passe dans à peu près la majorité des pays européens, à savoir la baisse des rémunérations et ensuite le gel des rémunérations[...]
On n'est pas du tout dans cette actualité là"...[°0]
Même refrain du cote de Luc Chatel (Bourdin/RMC) [°0] lorsque l'on évoquait une possible baisse des salares des ministres :
"Les ministres ont la rémunération la plus élevée des hauts fonctionnaires, donc si vous commencez à baisser le salaire des ministres, immédiatement vous baissez le salaire des hauts fonctionnaires. Si vous baissez le salaire des hauts fonctionnaires, il n'y a pas de raison de ne pas baisser le salaire de tous les fonctionnaires. Nous ne voulons pas baisser le salaire de tous les fonctionnaires."
Sur le principe, les syndicats de fonctionnaires ne sont pas hostiles à une hausse du taux de cotisation retraite.
"Ce n'est pas un sujet tabou", confie Jean-Marc Canon (CGT Fonctionnaires). "Nous ne sommes pas contre", renchérit Anne Balthazar (FO Fonction publique). "Mais nous nous opposons à une baisse des salaires, or c'est ce qui s'annonce", poursuit-elle.
Selon les calculs de la FSU, premier syndicat dans la Fonction publique d'Etat, un passage du taux de cotisation à 10,65% équivaut en moyenne à une journée de salaire par mois en moins.
"Si c'est vraiment la piste que suit le gouvernement, on se battra pour qu'il y ait une compensation à hauteur de la perte", confie Anne Balthazar.