La Compagnie Rien Que Du Beau Monde a proposé Le nom sur le bout de la langue, un texte de Pascal Quignard, où le diable intervient mais, surtout, où est abordée la question de la parole et de la mémoire des noms. Le metteur en scène, Patrick Mecucci, vient lui-même en prologue dire le récit que fait l’auteur d’un repas où musique, écriture et parole sont au menu avec la glace qui résiste au dessert, et l’aphasie dont Pascal Quignard a été par deux fois atteint. Ici, le conte est porté par cinq voix, hommes et femmes, d’âges divers, mélangeant présent et passé, et une musique créée pour l’occasion et interprétée en direct. Cette polyphonie nous mène au cœur du texte et des éléments. L’amour joue bien sûr un rôle non négligeable quand il s’agit de lutter contre le diable.
Le béret de la tortue est un texte de Jean Dell et Gérald Sibleyras. Cette pièce ne m’a pas réconcilié avec les auteurs de L’inscription. Ce n’est pas seulement un texte léger, c’est juste pour rire et faire rire aux dépens de personnages dont on se dit qu’ils ressemblent à… nos collègues, aux amis avec qui on part en vacances. Tout est fait de clichés, le vétérinaire qui tue les animaux, sa femme qui… enterre les animaux, un organisateur d’expositions d’art contemporain, sa femme qui a des relations sexuelles difficiles, une jeune femme assistante dentaire et un jeune homme qui travaille dans une vague commission d’études (un fonctionnaire, quoi, un «emmerdeur»). Mais la Compagnie 7encie s’en sort plutôt bien : décor simple et efficace, servant le rythme d’une pièce à sketches (une spécialité de Jean Dell), et le public rit.
(à suivre...)