Le cœur d'un homme fait bling bling

Publié le 09 juin 2010 par Collectifnrv

L'ascenseur est encore en panne, je croise le voisin, âgé de 84 ans, qui peine à descendre.

- Vous devriez éviter de sortir aujourd'hui, vous avez cinq étages à remonter.

- Je ne peux pas faire autrement, c'est pour renouveler mon traitement pour mon cœur …

- Confiez-moi vos papiers, je vais y aller pour vous.

Je regarde au dos de l'ordonnance, je me dirige vers la pharmacie où M. Muche prend habituellement ses médicaments. Le pharmacien me tend le sac rempli et un papier en me disant qu'il faudra revenir vers 17 heures car il manque deux boîtes.

Je m'énerve :

- Cette personne âgée vient chaque mois, chez vous, pour la même prescription, vous avez peur qu'elle meure et donc de vous retrouver avec 5 boîtes de médicaments en trop ? C'est ça ? Que ce monsieur âgé et malade fasse des allers-retours ne vous dérange pas, n'est-ce pas ? L'essentiel pour vous, c'est le tiroir-caisse !

Je lui passe un savon mémorable, ça m'est déjà arrivé à plusieurs reprises, même schéma, j'ai dû aller ,dans plusieurs pharmacies, pour un traitement complet. Ils ne stockent pas, rentabilité oblige, même les médicaments vitaux sont commandés au compte goutte et sur demande exclusivement (on ne sait jamais, cela pourrait occasionner de graves pertes). Ils contraignent les patients à revenir.

Ce sujet est bien anodin. Ceci dit, face à de telles pratiques, je peine à ne pas réagir. J'ai demandé l'annulation au pharmacien en lui expliquant que je prendrais tout au même endroit. Ainsi, deux pharmacies consécutives ont enregistré puis effacé leur travail avant de voir délivrer (enfin) chez la troisième, la totalité des médicaments.

Basse vengeance (je l'avoue) pour mon charmant vieux voisin dont le seul souci est sa peur de déranger les autres.

Au cœur du fric, le cœur d'un homme ...

Agathe