Poursuivant nos séances de dégustations de vins inaugurées par Christophe Raynaud il y a deux semaines, nous avons soumis à Jean-Michel Duriez 2 bouteilles, un pouilly-fuissé Vieilles Vignes Pierre Vessigaud 2008 et un saint-estèphe Château Le Crock 2005.
Nez officiel de la maison Jean Patou depuis 1997, il est aussi celui de Rochas depuis 2008, une double casquette qu'il assume avec une assurance décontractée. Pour l'anniversaire des 40 ans de l'Eau de Rochas, il vient de signer une variation de ce parfum culte, l'Eau de Rochas fraîche, en vente dès le 15 juin. Curieux et gourmand, c'est aussi un gastronome qui avoue passer beaucoup de temps en cuisine...
« C’était une dégustation très intéressante qui me laisse à penser que vous vous adressiez autant au gastronome qu’au parfumeur, tant les notes aromatiques de ces 2 vins vont loin dans la gourmandise.
Malgré mon peu d’expertise dans le vin, je suis très intéressé par la vague de vins dits " naturels ", c’est-à-dire mettant en œuvre le minimum d’additifs chimiques afin de préserver leur vivacité et, bien sûr, notre santé…Etant tellement habitué à cette " nouvelle " génération de vins qui sont en fait des vins plus authentiques, j’ai pris beaucoup de recul par rapport aux vins " mainstream ". Les vignerons qui s’adonnent à cette passion des vins " nature " sont peu nombreux et encore considérés comme des trublions dans une industrie devenue comme beaucoup d’autres, très axée sur la quantité vis-à-vis de la qualité.De fait, mon goût s’est un peu réétalonné voire formaté, ce qui a comme conséquence un désamour des vins " mainstream " et peut-être une intransigeance visible dans ma dégustation ci-dessous. »
Pouilly-fuissé Vieilles Vignes Pierre Vessigaud 2008 :-nez : beurré, purée de chataignes, vanillé, sous-bois, une petite facette miellée.-palais : peu vert/raisin/pomme verte, donc pas très énergique et un peu paresseux, mais vanillé, beurré, gourmand, sensuel, rond. -conclusion : un délice tout en rondeur malgré un certaine tendance à la narcolepsie ! Attention ce vin s’endort tout seul et ne supporte pas la solitude. Aimez-le avec fromage, asperges, légumes verts, pour lui redonner la joie de vivre.
Saint-estèphe Château Le Crock 2005 :- nez : fruits rouges, légèrement cassis, un peu boisé- palais : un léger accent minéral de pierre à feu et de terre, une note légèrement cuirée, des fruits rouges compotés ; légèrement gourmand- conclusion : cet aristocrate présente bien, il est endimanché comme son nom. Ce Le Crock n’est pas le " Crac " de la famille, mais il a du vernis. Sauvé des eaux par ses racines puisant la terre et le minéral, il s’arrête net à l’entrée des fournisseurs d’un restaurant gastronomique, mais jouera bien son rôle dans la brasserie chic du quartier.