Suite à une série de modifications des paramètres volcaniques surveillés qui ont débuté fin avril, le niveau d'alerte du Taal, est passé de 1 à 2.
En effet, la température du lac, dans le cratère central, montre une augmentation de plus de 2°Celsius et la composition chimique de l'eau, en outre, connaît d'importantes modifications. Enfin, les températures, relevées au sol et les mesures de champs magnétiques, montrent, de même, des modifications et sont en hausse.
Les zones d'activité fumeroliennes qui affectent le cratère central s'intensifient et les bruissements deviennent audibles, indiquant, de la sorte, que l'édifice volcanique, par inflation, continue à se déformer.
Enfin, la sismicité connaît des modifications importantes avec, en particulier, une augmentation constante du nombre de séismes volcaniques depuis fin avril 2010 et l'apparition de séismes haute fréquence associés à la fracturation des roches. Depuis début juin, quelques séismes basse fréquences sont aussi enregistrés et une masse magmatique est en cours de mise en place sous l'édifice.
Ces basses fréquences se manifestent depuis 1990 et, depuis, des essaims de secousses sismiques et des tremors accélèrent la fracturation de roches et le déplacement de magma, cela signifiant que l'évolution conduit, irrémédiablement, dans un avenir très proche, quelques jours ou quelques semaines, à une activité éruptive.
Le Taal est un volcan complexe, sur l'île de Luzon, aux Philippines. Il se situe entre les villes de Talisay et San Nicolas de Batangas et se compose d'une caldeira résultant d'une ancienne éruption aux forces incommensurable, caldeira donnant assise au lac Taal et à une île, l'île volcano, possédant, elle même, un lac de cratère en son centre. Il se situe à environ 50 kilomètres de la capitale, Manille et, partie intégrante du cercle de feu du Pacifique, il est l'un des volcans les plus actifs des Philippines.
Le volcan est rentré en éruption, violemment, à plusieurs reprises durant la période historique, causant des centaines de victimes, 15 à 26.000 recensées à ce jour, dans les zones habitées qui entourent le lac.
Le Taal fait partie d'une chaîne de volcans, le long du côté Ouest de l'île de Luzon, qui se sont formées par la subduction de la plaque eurasienne s'enfonçant sous la ceinture mobile des Philippines. Le Lac Taal se situe dans une caldeira de 25à 30 kilomètres de diamètres, sise à une altitude de 3 mètres au dessus du niveau de l'Océan, formée par quatre éruptions explosives entre 500 et 100 mille ans, chacune de ces éruptions créant de vastes dépôts ignimbrites s'étalant sur une superficie couvrant un territoire immense, de plus de 80 kilomètres de diamètre, incluant, en cela, l'emprise terrestre de la ville de Manille et de sa grande banlieue.
Depuis la formation de la caldeira, les éruptions qui ont suivi, ont créé une autre île volcanique, à l'intérieur de la caldeira, connue sous le nom d'île Volcano. Cette île a une superficie d'environ 23 kilomètres carrés, et se compose, exclusivement, de chevauchement de cônes volcaniques et de cratères, quarante-sept cônes et cratères différents y ayant été recensées.
Il y a eu, depuis 1572, 33 éruptions enregistrées pour le Taal. Une des éruptions les plus dévastatrices se produisit en 1911. Elle coûtat plus d'un millier de vies. Les dépôts de cette éruption se composaientt de tephras avec une haute teneur en soufre.
La période éruptive la plus active a duré de 1965 à 1977. Elle a été caractérisée par l'interaction du magma sur l'eau du lac, produisant de violentes explosions phréatiques. L'éruption de 1965 a tout particulièrement conduit à la reconnaissance des nuées ardentes, phénomène type explosion de bombe atomique, comme processus d'éruption volcanique, l'éruption générant une base de coulées pyroclastiques, en surtension, qui a voyagé sur plusieurs kilomètres à travers le lac Taal, dévastant les villages sur la rive du lac et tuant une centaine de personnes.
Si les signes avant-coureurs actuels ne sont pas interprétés correctement, l'éruption prochaine et annoncée risque fort connaître le même résultat d'autant que celle de 1965 s'est caractérisée, en partie, par une activité strombolienne produisant des coulées massives de lave massive atteignant les rives du lac Taal.