Deux clips, une mélodie…
Signé MISTIGRIE, nous avons reçu à l’adresse des vidéos à partager :
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ce mail :
« Cette semaine dans l’Événementiel, Laurent nous faisait découvrir la musique indienne avec Maître Chaurasia. Je vous propose un tour en Argentine avec Diego Modena virtuose de flûte de pan et Jean Philippe Audin viloncelliste. « Ocarina »… j’écoute régulièrement cet album sortit en 1991. Vous aimez ? »
C’est vrai qu’en 1991, au temps où les albums se vendaient comme des baguettes, « OCARINA » fit un carton ! Drôle de titre pour un album qui n’utilisait pas vraiment cet instrument. Mais il sonnait bien, ont dû se dire les producteurs aux « Disques d’Or », Paul de SENNEVILLE et Olivier TOUSSAINT sautant peu scrupuleusement par dessus l’exactitude instrumentale.
Il y avait, reconnaissons-le bien volontiers, un peu de fondement… puisque, à son origine musicale, l’argentin de Buenos Aires, Diego MODENA était un joueur d’ocarina. Et puis, avec l’aisance technique acquise avec cet instrument, il a essayé d’autres flûtes andines comme le toyo, la tarka, la zampoña, la quena, le quenacho, l’antara ou le siku, cette dernière étant une sorte de flûte de pan… La différence fondamentale entre l’ocarina et la flûte de pan tient, bien sûr, dans la manière dont le son est produit.
Dans l’ocarina, qui peut être de terre cuite, de porcelaine, de bois d’écorce, de plastique ou de cuivre, le son est créé en soufflant dans une embouchure de flûte qui l’amène dans une cavité où il se met en résonnance. Celle-ci varie en fonction des trous, de 4 à 12, par lesquels l’air finit par s’échapper et qui font varier la note produite.
En revanche, la flûte de pan est un assemblage de tuyaux fermés dans le quel l’air rebondit, entrant et sortant par le même orifice. La particularité de ce système qui produit une vibration accordée en fonction de la longueur du tuyau est que les ondes sonores parcourant deux fois sa longueur sont d’une octave plus basse que si le tuyau était ouvert… Enfin, les harmoniques qui donnent au son sa couleur sont essentiellement des harmoniques impaires, les harmoniques paires existant mais dans une telle proportion qu’elles passent inaperçues à l’oreille alors qu’un spectromètre les « voit »…
Ces deux instruments donnent donc des sonorités caractéristiques et différentes. Mais tous deux remontent à la plus haute antiquité, celle où l’homme, le seul animal qui crée des sons avec des objets, s’essaya à enchaîner des notes et à composer sur la roue du temps, une mélodie… Diego MODENA est un virtuose du « souffle » puisqu’il joue également de la flûte traversière.
Jean-Philippe AUDIN est un musicien classique de haute facture. Comment s’est-il retrouvé aux côté de Diego MODENA nous l’ignorons même si nous faisons l’hypothèse que ce sont les producteurs déjà cités qui en eurent l’idée… À aucun moment, sa biographie officielle ne fait mention de cette collaboration… fructueuse et dont il n’a pas à rougir.
Pour la beauté de l’exactitude, nous préciserons que la vidéo que MISTIGRIE nous a envoyé n’est pas ce clip infiniment « variette », bien dans l’esprit des productions évoquées. En fait, elle nous a « connecté » sur une vidéo de Gilmar Jaimes RAMIREZ. Le point commun avec MODENA est que tous deux ont quitté leur continent pour l’Europe : MODENA s’est installé en FRANCE et RAMIREZ, à LEVERKÜSEN… Et s’il faut tout vous avouer (ben… c’est la moindre des choses!), nous préférons de très loin la version que nous a envoyée MISTIGRIE, même si elle ne correpond pas tout à fait à l’album qu’elle écoute fréquemment !
ET VOUS, QU’EN DITES-VOUS ?
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